Depuis des années, Nicolás Maduro criait au loup. Le président vénézuélien ne cessait d’agiter la menace d’un coup d’Etat ou d’une intervention militaire ourdie depuis Washington pour le renverser, et avec lui la révolution bolivarienne engagée par son prédécesseur Hugo Chávez. C’était là le cœur de la machine anti-impérialiste vénézuélienne, nourrie par trente années d’intervention de la CIA en Amérique latine pour défaire des gouvernements (Guatemala en 1954, Brésil en 1964, Chili en 1973) et s’acharner sur des figures jugées trop proches de l’ancien rival communiste (Fidel Castro, Che Guevara, les leaders du front sandiniste).
A l’aube du XXIe siècle, la menace semblait souvent largement exag