C’est un débat à la croisée de la politique, de l’éducation, de la finance et des relations internationales. Un débat explosif comme les Etats-Unis, nation de plus en plus fracturée politiquement et idéologiquement, en produisent régulièrement. Sur fond de guerre au Proche-Orient, il a cette fois pour théâtres les campus et le Congrès américains, pour objets l’antisémitisme et la sacro-sainte liberté d’expression, et pour acteurs des élus, de riches donateurs et des présidentes d’université plus que jamais sur la sellette.
Après la démission choc, samedi, de la présidente de l’université de Pennsylvanie (UPenn) sur fond d’accusations d’antisémitisme sur les campus du pays, les pressions se sont intensifiées tout le week-end, aux Etats-Unis comme en Israël, contre les patronnes de Harvard et du MIT, clouées au pilori la semaine dernière lors d’une audition au Congrès. D’éminents anciens élèves, donateurs et figures politiques réclament la démission ou l’éviction de la présidente de Harvard, Claudine Gay, qui semble aujourd’hui la plus menacée. Le conseil d’administration de la prestigieuse université, réuni depuis hier et à nouveau ce lundi, pourrait s’emparer du sujet.
Récit
Les trois présidentes d’universités sont poussées dehors par des dizaines d’élus du Congrès après leur audition du 5 décembre devant une Commission de la Chambre des représentants au sujet de la hausse des