«Ce jour-là il était content, il nous a dit qu’il nous aimait, il m’a dit : “Mon amour, maintenant je vais pouvoir me reposer”, il m’a prise dans ses bars, puis m’a pris la main et l’a serrée très fort jusqu’à la dernière injection», raconte Diana Nieto, veuve de Victor Escobar, la première personne à avoir bénéficié en Colombie de l’euthanasie sans être en phase terminale d’une maladie. Le cas de Victor Escobar a été largement médiatisé. C’est l’une des seules références qu’ont les Colombiens sur le sujet, alors que la Colombie fut l’un des premiers pays au monde, et le premier d’Amérique latine, à dépénaliser l’euthanasie en 1997 grâce à l’arrêt C-239 de la Cour constitutionnelle. Elle reste pourtant peu utilisée.
Interview
En 2022, selon les registres de DescLab, une organisation chargée d’accompagner les personnes qui souhaitent mourir dignement, 99 euthanasies ont été pratiquées pour un total de 348 demandes. En 2016, ils étaient seulement 7 à en bénéficier. En Belgique, où l’euthanasie a été dépénalisée en 2002 avec des conditions d’accès assez proches de celles de la Colombie, 2 966 procédures ont été enregistrées au cours de l’année 2022. Même en Espagne, où elle n’a été légalisée qu’en 2021, déjà 288 personnes y avaient eu accès en 2022.
«Ça a été difficile»
Victor Escobar, routier de 60 ans, souffrait, entre autres, d’une bronchopneumopathie chronique obstructive, d’hypertension artérielle et de fibrose. Ne pouvant plus respirer de manière autonome, s’alimenter ni marcher ou dormir normalem