Inculpé dans quatre affaires pénales et déjà condamné à de très lourdes amendes dans deux procès civils, Donald Trump avait de nouveau rendez-vous avec la justice de l’Etat de New York ce lundi 25 mars, pour deux échéances importantes. Mais la première d’entre elles vient de basculer nettement à son avantage.
Condamné au civil, avec ses fils Eric et Don Jr., pour fraudes financières au sein de leur empire immobilier Trump Organization dans les années 2010, l’ex-président américain et magnat de l’immobilier devait fournir la garantie qu’il allait bien payer près d’un demi-milliard de dollars d’amendes. La cour d’appel de l’Etat de New York lui a donné toutefois donné une bouffée d’air, en ramenant à 175 millions de dollars la somme qu’il doit s’acquitter, ainsi que dix jours supplémentaires pour le faire.
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Si Donald Trump n’apportait pas de caution couvrant au moins 454 millions de dollars d’amendes plus intérêts, il risquait de subir des saisies dans son patrimoine immobilier et ses comptes bancaires. De quoi dégrader son image de businessman tout puissant.
Depuis des semaines, les avocats de Donald Trump se disaient dans l’incapacité de fournir cette caution censée suspendre, le temps d’un appel, le jugement de février qui interdit aussi à Trump père et fils de diriger leurs entreprises à New York pendant trois et deux ans.
Manœuvres dilatoires
Vendredi, l’ex-chef de l’Etat avait assuré disposer de «près de 500 millions de dollars en liquide, dont une partie importante est destinée à être utilisée dans [sa] campagne» contre le président démocrate Joe Biden.
Ses avocats multiplient depuis des mois les recours pour retarder au maximum ses procès, si possible après la présidentielle du 5 novembre. Il a bénéficié toutefois vendredi du feu vert à l’entrée en Bourse de sa société de médias, Trump Media & Technology Group, qui pourrait lui rapporter des milliards de dollars et servir ainsi de caution.
Récit
Donald Trump a également été fixé ce lundi par le tribunal pénal de Manhattan pour une nouvelle date à son procès historique dans l’affaire de paiements dissimulés à l’actrice de films X, Stormy Daniels, avec qui il aurait eu une liaison extraconjugale en 2006. Cette première judiciaire historique pour un ancien président américain commencera donc le 15 avril, a annoncé lundi le juge, rejetant la demande de la défense de lui accorder un nouveau délai. «Le tribunal conclut que l’accusation a respecté et continue à respecter ses obligations en matière de communication de preuves», a affirmé le juge.
Le procès au pénal pour des paiements avant la présidentielle de 2016 à l’ex-star du porno devait commencer lundi. Mais il a été repoussé au 15 avril, à la suite du versement récent au dossier de milliers de pages de documents. La défense de Donald Trump, 77 ans, exige un ajournement d’au moins trois mois, le temps d’étudier des dizaines de milliers de pages de pièces versées en mars à la procédure. Les avocats veulent aussi attendre que la Cour suprême à Washington tranche cet été sur la question de l’immunité pénale présidentielle. L’ex-chef d’Etat risque quatre ans de prison.
Donald Trump nie toute liaison avec Stormy Daniels, Stephanie Clifford de son vrai nom. Il a plaidé non coupable d’accusations de maquillage des comptes de Trump Organization pour cacher les 130 000 dollars versés en octobre 2016 afin qu’elle taise un rapport sexuel consenti dix ans plus tôt alors qu’il était marié avec Melania Trump.
Mise à jour : à 17h33, avec la nouvelle date fixée pour le début du procès au pénal de Donald Trump dans l’affaire Stormy Daniels.