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«Fuck», fanfaronnades et flagorneries : Donald Trump arrive remonté à bloc au sommet de l’Otan

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Entre recadrage sévère de Benyamin Nétanyahou et étalage flatteur de ses mérites pour un prix Nobel de la paix dont il rêve, le président américain entend débarquer à La Haye en héros d’un cessez-le-feu piloté via les réseaux sociaux.
Donald Trump débarque d'Air Force One à l'aéroport d'Amsterdam avant le sommet de l'Otan, à La Haye, mardi 24 juin. (Alex Brandon/AP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 24 juin 2025 à 20h29

Après une très courte nuit à veiller sur la paix faite au Moyen-Orient à coups de messages en majuscules propulsés en rafales sur les réseaux, Donald Trump n’était vraiment pas d’humeur pour la contrariété, au petit matin du mardi 24 juin, à l’heure de décoller de Washington pour rejoindre La Haye, où se tient le sommet de l’Otan : «Je ne suis pas content de l’Iran, mais je ne suis vraiment pas content d’Israël. […] Nous sommes face à deux pays qui concrètement se battent depuis si longtemps et si durement qu’ils ne savent pas ce qu’ils foutent» («…what the fuck they’re doing», en VO) Embarras sur les plateaux des télés anglophones reprenant l’échange live, puisque pareil langage n’a en théorie pas sa place à leur antenne, quand bien même il fleurirait une déclaration officielle du président des Etats-Unis.

Dans la foulée de l’échange capté par les médias sur la pelouse de la Maison Blanche, Trump décochait à la fois ses ordres à Tsahal sous la forme d’un post sur Truth Social («ISRAËL. NE LARGUEZ PAS CES BOMBES.») et un furieux coup de fil à Benyamin Nétanyahou (qualifié d’«exceptionnellement ferme et direct» par une source de CNN à la Maison Blanche), visant à le convaincre de renoncer à frapper à nouveau Téhéran en réplique aux derniers tirs de missiles iraniens qui avaient tué quatre personnes à Beer Sheva au moment même de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu trumpien.

Le président américain voyait là d’ores et déjà menacée sa promesse f