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Libération
«Signalgate»

Fuite de données militaires aux Etats-Unis : une erreur dans une fiche contact d’Iphone à l’origine de la bourde de Mike Waltz

Selon le «Guardian», le conseiller à la sécurité nationale américain a enregistré par erreur le numéro du journaliste de «The Atlantic» Jeffrey Goldberg dans la fiche contact de Brian Hughes, un chargé de communication de l’administration qu’il voulait ajouter à un groupe Signal.
Mike Waltz à la base militaire américaine de Pituffik, au Groenland, le 28 mars. (Jim Watson /Reuters)
publié le 6 avril 2025 à 19h09

On en sait un peu plus sur le couac qui a permis qu’un journaliste de The Atlantic se retrouve dans un groupe de conversation Signal avec des responsables du Pentagone, se retrouvant par là même destinataire de plans d’attaque de l’armée américaine au Yémen, le 15 mars. Selon le Guardian, qui révèle l’information ce dimanche 6 avril, le conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz, qu’on savait déjà fautif dans cette affaire, a invité le journaliste Jeffrey Goldberg dans le groupe après l’avoir enregistré dans ses contacts sous un mauvais nom.

Selon trois sources interrogées par le journal britannique, Mike Waltz avait fait cette première erreur «il y a des mois», pensant, après un concours de circonstances, enregistrer le nouveau numéro de Brian Hughes, chargé de communication à la sécurité nationale, et non pas celui de Goldberg, journaliste. D’après la Maison Blanche, Waltz aurait fait cette manipulation après avoir reçu une suggestion de son Iphone l’invitant à mettre à jour la fiche de contact de Brian Hughes avec le mauvais numéro. L’erreur est ensuite passée inaperçue jusqu’au 15 mars, moment où le conseiller a créé le groupe «Houthi PC small group», pour discuter des plans d’attaque de l’armée américaine au Yémen. L’affaire avait alors pris de gigantesques proportions, embarrassant l’administration Trump et mettant sur la sellette le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, Pete Hegseth.

Faille de sécurité flagrante

D’après le Guardian, Donald Trump a un temps envisagé de se séparer de Waltz. Mais pas pour cette faille de sécurité flagrante : le président républicain était plus énervé par le fait que son conseiller était en possession du numéro de téléphone d’un journaliste travaillant pour un média considéré comme ennemi. D’après le journal britannique, Trump s’est ensuite ravisé pour ne pas donner satisfaction à ses opposants. Il aurait aussi été «apaisé» par les explications ayant mené à cette erreur.

Pourtant, la bourde était majeure. The Atlantic avait notamment pu reproduire des captures d’écran de messages du ministre de la Défense avec les horaires précis des frappes prévues contre les rebelles Houthis et les armements employés, le tout envoyé deux heures avant que celles-ci n’aient eu lieu sur une messagerie grand public, loin des standards de sécurité militaire.