Encore une annonce grandiloquente, dont on attendra la traduction dans les faits. Donald Trump présidera ce mercredi 27 août une «grande réunion» à la Maison Blanche sur l’après-conflit à Gaza, a fait savoir mardi soir son émissaire spécial Steve Witkoff. Un échange qui intervient alors que l’armée israélienne vient tout juste d’intensifier, ce mercredi, ses opérations dans Gaza-City. Le rendez-vous se fera sous la direction du président américain et visera à élaborer «un plan très complet sur le jour d’après» dans le territoire palestinien dévasté par la guerre menée par Israël depuis près de deux ans, a-t-il déclaré sur Fox News, sans donner plus de détails.
«Je pense que beaucoup de gens vont constater à quel point c’est solide et guidé par de bonnes intentions», a-t-il dit, précisant que le plan «reflétait les motivations humanitaires du président Trump». Selon l’agence de presse Reuters, Steve Witkoff a ajouté que Washington s’attendait à ce que la guerre menée par Israël dans les territoires palestiniens soit réglée d’ici la fin de l’année. En outre, le département d’Etat américain a aussi déclaré séparément que le chef de la diplomatie, Marco Rubio, rencontrerait ce mercredi à Washington le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.
Analyse
Le président américain avait lancé en février l’idée d’une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la «Riviera du Moyen-Orient», une fois vidée de ses habitants. Il a répété que ces derniers pourraient être déplacés vers l’Egypte et la Jordanie. Mais bien que salué par l’extrême droite israélienne, ce plan a été rejeté par les pays arabes et la plupart des pays occidentaux, l’ONU mettant de son côté en garde contre un «nettoyage ethnique» à Gaza.
Nouvelles manifestations en Israël
Le cabinet de sécurité israélien a de son côté approuvé début août un plan de l’armée visant selon Nétanyahou à «terminer la guerre». Ce plan prévoit notamment la mise en place, à terme, d’une «administration civile pacifique non israélienne» dans le territoire palestinien. «Nous avons environ 70 à 75 % de Gaza sous contrôle militaire israélien. Mais nous avons encore deux bastions restants : ce sont la ville de Gaza et les camps du centre», avait déclaré le Premier ministre israélien au cours d’une conférence de presse à Jérusalem.
Comme illustration de cette volonté, quelques heures avant la réunion, l’armée israélienne, qui contrôle environ 75% du territoire, a intensifié ses opérations dans Gaza-City, assurant «localiser et démanteler les sites d’infrastructures terroristes en surface et souterrains». Tsahal a jugé «inévitable» l’évacuation de la population de la ville – d’où des milliers d’habitants ont déjà fui. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a, pour sa part, menacé de détruire Gaza-City si le Hamas n’acceptait pas d’être désarmé, de libérer tous les otages et de mettre fin à la guerre selon les conditions d’Israël.
Reportage
Mais en plus d’être sous une pression croissante à l’étranger pour mettre fin à son offensive à Gaza, le Premier ministre Benjamin Nétanyahou soulèves les contestations en Israël. Mardi soir, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont une nouvelle fois rassemblées à Tel-Aviv pour clore une journée de solidarité avec les otages et demander la fin de la guerre. A travers Israël toute la journée, des manifestants se sont réunis à des carrefours et devant des domiciles de ministres en Israël pour réclamer du gouvernement un accord de trêve à Gaza.
Mis à jour à 14 h 53 avec l’intensification des opérations par l’armée israélienne dans Gaza-City.