Tous l’ont promis, l’un d’entre eux sera présent chaque jour d’audience pour soutenir «Sprat», leur petite sœur. «Sprat», un petit poisson proche de la sardine, est le surnom que son père, Robert Maxwell, avait donné à sa dernière-née, et prunelle de ses yeux, Ghislaine. Née le jour de Noël, en 1961, la petite fille est la dernière des neuf enfants du couple Maxwell – seuls sept sont encore en vie. Robert, juif tchèque dont toute la famille a disparu dans l’Holocauste, avait rencontré et épousé Elisabeth, une historienne française, qui travailla toute sa vie sur l’Holocauste. Parti de rien, Robert Maxwell développera un empire dans les médias et l’édition. Dans les années 70 et 80, il est partout, imposant, physiquement et humainement. Il est un peu le Rupert Murdoch de l’époque et bâtit un empire qui le voit devenir milliardaire et côtoyer riches et puissants.
Interview
Avant Ghislaine, le couple Maxwell a connu un drame avec la mort quatre ans plus tôt d’une leucémie de leur fille Karine, âgée de 3 ans. Quarante-huit heures après la naissance à Maisons-Laffitte (Yvelines) de Ghislaine, une autre tragédie fracasse la famille. Michael, le frère aîné, alors âgé de 15 ans, est grièvement blessé dans un accident de voiture. Il passera sept ans dans le coma avant de finalement mourir.
Répartie et entregent
La petite Ghislaine grandit dans l’énorme manoir de Headington Hill Hall, juste à côté d’Oxford, qui abrite aussi la maison d’éditions, Pergamon Press, de son père. Dès l’âge de 3 ans, elle développe des probl