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Grève chez Boeing : les syndicats refusent une proposition de hausse des salaires de 30 %, «encore loin du compte»

Une nouvelle offre de la direction de l’avionneur a été repoussée lundi 23 septembre. Les salariés débrayent depuis dix jours, dans le cadre des négociations collectives du groupe.
Des syndicalistes de Boeing à Seattle, le 12 septembre 2024. (Jason Redmond/AFP)
publié le 24 septembre 2024 à 10h25

Le bras de fer se poursuit. Le syndicat international des machinistes (IAM) a refusé lundi 23 septembre au soir une proposition de hausse des salaires de 30 % sur quatre ans émise par Boeing, où plus de 33 000 ouvriers de l’avionneur américain dans la région de Seattle (nord-ouest du pays) sont en grève depuis le 13 septembre, dans le cadre de la négociation de leur nouvelle convention collective.

Boeing a affirmé que c’était sa «meilleure offre», mais selon le syndicat, elle n’allait «pas assez loin pour répondre aux demandes» des salariés. «Boeing reste loin du compte avec cette proposition», a affirmé l’IAM-District 751, la branche locale du syndicat. Le projet d’accord avait été rejeté le 12 septembre par près de 95 % des membres de l’IAM-District 751 qui n’étaient pas satisfaits des propositions, en particulier en matière de hausse salariale (+ 25 % au lieu des + 40 % réclamés) et de retraite.

La formation syndicale dénonce aussi le fait que l’offre a été envoyée «directement aux membres et aux médias», en dehors des négociations qui s’étaient achevées sans résultat la semaine dernière. Le syndicat ajoute que la direction a refusé de rencontrer ses représentants et précise avoir envoyé un formulaire à ses membres pour avoir leur avis sur la proposition. Le groupe Boeing avait fixé la date butoir pour une ratification par les syndiqués au 27 septembre

«Lever la grève est la priorité absolue», affirmait vendredi Kelly Ortberg, patron de Boeing depuis début août, dans un message adressé aux employés, disant «avoir hâte de s’engager sur le chemin de la reprise». Boeing avait précisé qu’en vertu de sa nouvelle proposition, le salaire moyen annuel d’un machiniste syndiqué passerait de 75 608 dollars à 111 155 dollars à l’échéance de la convention collective dans quatre ans. L’avionneur avait aussi proposé un bonus de 6 000 dollars, ainsi que le rétablissement d’une prime de performance – supprimée dans l’accord préliminaire – et une contribution accrue au plan d’épargne retraite.

Le reste de l’accord présenté le 8 septembre restait inchangé, en particulier l’engagement de produire le prochain avion – attendu pour 2035 – dans la région de Seattle.

La convention collective en cours de discussion a vocation à remplacer celle conclue en 2008, après une grève de 57 jours, et qui avait été prolongée en 2011 et en 2014. Les négociations entre Boeing et l’IAM-District 751 ont commencé en mars et, les 17 et 18 septembre, une session avec des médiateurs fédéraux avait échoué à trouver un terrain d’entente et aucune date n’avait été fixée pour un nouveau round de discussions.

Le service fédéral de médiation et de conciliation «FMCS reste engagé à faciliter le dialogue et continuera à surveiller la situation étroitement», a déclaré lundi son porte-parole, invitant les deux parties à «maintenir ouvertes les lignes de communication».

Les deux principales usines du groupe à Renton (produisant le 737, son avion le plus vendu) et Everett (produisant le 777 et plusieurs programmes militaires) font partie des sites totalement à l’arrêt depuis dix jours. Un coup dur pour le constructeur qui traverse une période difficile et qui a pris des mesures, y compris de chômage technique partiel affectant des dizaines de milliers d’employés, pour préserver sa trésorerie pendant le débrayage.