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Répression

Guantanamo : Trump veut enfermer jusqu’à 30 000 migrants sur la base cubaine

La prison américaine tristement célèbre pour ses conditions de rétention extrêmes devrait accueillir jusqu'à 30 000 migrants, a annoncé la Donald Trump mercredi 29 janvier. Une décision contestée par Cuba.
Visite escortée et examinée par l'armée américaine montre la clôture surmontée de fils de rasoir du centre de détention abandonné "Camp X-Ray" de la station navale américaine de Guantánamo Bay, à Cuba, le 9 avril 2014. (Mladen Antonov/AFP)
publié le 30 janvier 2025 à 9h08

Un nouvel emploi pour un des centres de détention les plus sinistres au monde. Donald Trump a annoncé ce mercredi 29 janvier «signer aujourd’hui un décret demandant aux ministères de la Défense et de la Sécurité intérieure de préparer un centre pour 30 000 migrants à Guantánamo Bay». Une mesure qui n’est pas un «décret» mais un «mémorandum» et qui vise les «criminels» en situation irrégulière, avec pour objectif final de porter le centre de rétention de migrants déjà présents sur la base à «pleine capacité».

L’annonce a été mal accueillie du côté de La Havane, nouvellement réintégrée à la liste des Etats soutenant le terrorisme, d’où le président cubain Miguel Diaz-Canel a dénoncé un «un acte brutal» perpétré sur une base «située en territoire cubain illégalement occupé». Les sans-papiers visés par la mesure seront détenus «à côté des prisons connues pour leur torture et leur détention illégale», s’est d’ailleursinquiété le successeur des Castro à la tête du pays. En effet, le centre de rétention de migrants évoqué par la Maison Blanche est séparé de la prison, laquelle compte encore 15 détenus.

Recours à la torture

La base militaire de Guantánamo accueille la prison du même nom, créée par l’ex-président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001 dans le cadre de sa «guerre contre le terrorisme». Promise à la fermeture à de nombreuses reprises, la base est restée ouverte, devenant pour de nombreuses ONG un symbole des dérives de la lutte contre le terrorisme, du fait de ses conditions de détention extrêmes et de son recours à la torture.

Donald Trump a aussi signé mercredi la première loi votée depuis son investiture le 20 janvier. Ce texte prévoit la détention automatique d’étrangers en situation irrégulière s’ils ont été condamnés ou poursuivis pour certains crimes et délits. Il porte le nom de Laken Riley, étudiante de 22 ans tuée par un Vénézuélien en situation irrégulière. «Son nom… vivra à jamais dans les lois de notre pays», a commenté le président américain, qui a promis pendant sa campagne de mettre fin à l’immigration clandestine.