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Guatemala : sous pression populaire, le Congrès annule le doublement du salaire des députés

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La mobilisation force les élus à suspendre l’augmentation qu’ils avaient votée à leur profit. Ils aspiraient à gagner entre 6 000 et 10 000 euros, alors que le salaire minimum s’établit à 460 euros.
Les députés guatémaltèques dans le Congrès, en octobre 2024. (Johan Ordonez/AFP)
publié le 27 mars 2025 à 18h50

Le 27 novembre, le Congrès du Guatemala adoptait nuitamment, à la majorité de 87 voix (sur 160 sièges), une augmentation du salaire des élus : leur traitement de base (hors primes) passait de 29 000 quetzales (3 500 euros) à 45 000 (5 400 euros), soit près de 70% de hausse. La mesure avait fait l’objet d’un amendement de dernière minute lors de l’adoption du budget de l’assemblée unicamérale, et n’a pas été soumise à débat. Les partis de droite ont voté pour, tandis que Semilla, la formation du président social-démocrate, Bernardo Arévalo, s’y opposait, de même que les partis représentant le monde indigène.

Mardi 25 mars, le président du Congrès, le conservateur Nery Ramos, a fait brusquement machine arrière en annonçant devant la presse que l’augmentation était suspendue, en raison «de la clameur populaire» et de «l’inconformité sociale». «Rectifier est le propre des sages», a-t-il philosophé. Les salaires réévalués étaient versés depuis le 1er février, et le quotidien Prensa Libre a calculé qu’ils s’échelonnaient, primes et défraiements compris, entre 6 400 et 9 600 euros. Le président du Congrès aurait pour sa part émargé à plus de 11 000 euros.

Mieux payés que les députés brésiliens

La flambée, qui prétendait placer les députés au niveau salarial des plus hauts magistrats, a rapidement été dénoncée sur les réseaux soc