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Guerre commerciale de Trump : les surtaxes sur l’acier et l’aluminium doublent, pour passer à 50 %

L’énième mesure protectionniste du président américain est entrée en vigueur ce mercredi 4 juin, quelques heures avant des négociations à Paris entre les Etats-Unis et plusieurs partenaires commerciaux, notamment européens.
Donald Trump dansait lors d'un meeting devant des travailleurs du secteur de l'acier, le 30 mai 2025 en Pennsylvanie. (David Dermer/AP)
publié le 4 juin 2025 à 7h19

Nouvelle page dans la guerre commerciale de Donald Trump. Le président américain a doublé la mise ce mercredi 4 juin au matin sur les importations d’acier et d’aluminium, en portant les droits de douane sectoriels à 50 %. Dans un décret publié mardi et entré en vigueur à 00 h 01 heure locale (6 h 01 en France), le locataire de la Maison Blanche a justifié cette hausse par la volonté de «s’assurer que [les importations] ne mettront pas en péril la sécurité nationale».

«Même si les droits de douane imposés jusqu’ici ont apporté un soutien essentiel aux prix sur le marché américain, ils n’ont pas permis à ces industries de développer et de maintenir un taux d’utilisation des capacités de production qui soit suffisant pour leur pérennité et au regard des besoins de la défense nationale», a justifié le texte du décret.

L’acier et l’aluminium ont été le premier secteur concerné par les droits de douane voulus par Donald Trump, avec l’entrée en vigueur d’une surtaxe de 25 % le 12 mars, dans la volonté affichée d’inciter aux investissements dans le pays.

Et ces droits de douane sectoriels, appliqués également à l’automobile avant de s’étendre prochainement aux produits pharmaceutiques et aux semiconducteurs, sont les seuls à ne pas avoir été bloqués par une récente décision de justice, qui a visé les droits de douane appliqués sans distinction.

Discussions crispées avec l’UE

Une nouvelle poussée de fièvre tarifaire qui intervient alors que le représentant de la Maison Blanche au Commerce (USTR), Jamieson Greer, doit rencontrer le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, en marge d’une réunion de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui doit s’achever ce mercredi.

Des discussions crispées, alors que Donald Trump a menacé l’UE de 50 % de surtaxe, accusant le bloc de ne pas négocier de bonne foi. Elles interviennent aussi dans un contexte de fortes tensions, alors que la fin de la pause de 90 jours, annoncée dans la foulée des droits de douane dits «réciproques» est prévue pour le 9 juillet.

La porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé mardi que «l’USTR a envoyé [une] lettre à tous nos partenaires commerciaux pour leur rappeler amicalement que la date limite approche».

Mais l’Europe s’est d’ores et déjà dite prête à répliquer en cas de hausse des droits de douane la ciblant spécifiquement. «Il faut garder son sang-froid et démontrer toujours que la mise en place de ces droits de douane n’est dans l’intérêt de personne, à commencer par l’économie américaine», a tenté de calmer le ministre français délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin.

L’OCDE prévoit désormais un fort ralentissement de la croissance américaine cette année en raison des assauts douaniers de Trump, attendue à 1,6 % contre 2,4 % avant l’arrivée du milliardaire à la Maison Blanche.

Avant le passage de la surtaxe à 50 %, le Canada, premier fournisseur des Etats-Unis en acier et aluminium, a estimé que ces droits de douane étaient «illégaux et injustifiés». Le ministre de l’Economie mexicain, Marcelo Ebrard, a pour sa part déclaré que son pays demanderait vendredi à en être exempté, dénonçant des mesures «absurdes». Le Mexique envoie 80 % de ses exportations aux Etats-Unis.