Les Bourses dévissent et les dirigeants européens font grise mine. Quelques heures après la menace émise par Donald Trump d’imposer 50 % de droits de douane aux produits issus de l’Union européenne à compter du 1er juin, les places financières de Paris, Londres, Francfort ou encore Milan se sont enfoncées dans le négatif.
La France prête «à répondre»
En réaction, les dirigeants européens ont appelé à la «désescalade», tout en rappelant que l’Union européenne est prête «à répondre» aux décisions du président américain. «Les nouvelles menaces de hausses de droits de douane de Donald Trump n’aident en rien pendant la période de négociation entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Nous gardons la même ligne : la désescalade mais sommes prêts à répondre», a écrit, sur X, le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin.
Le chef de la diplomatie allemande est également monté au créneau, fustigeant les menaces de Donald Trump, dont il estime que, mises en pratique, elles se montreraient très préjudiciables des deux côtés de l’Atlantique. «De tels droits de douane n’aident personne, ils ne font que nuire à l’économie des deux marchés», a déclaré Johann Wadephul, lors d’une conférence de presse à Berlin. «Nous continuons de miser sur les négociations» menées par la Commission européenne, a-t-il ajouté alors que le président américain a estimé que les discussions en cours «ne vont nulle part».
Analyse
Le Premier ministre irlandais, Micheál Martin, a par ailleurs souligné qu’une telle mesure sur les produits européens «porterait gravement atteinte» à la relation commerciale entre l’UE et les Etats-Unis. «Des droits de douane du niveau suggéré ne feraient pas qu’augmenter les prix, ils porteraient gravement atteinte à l’une des relations commerciales les plus dynamiques et les plus importantes du monde», a souligné le dirigeant irlandais. La réaction de Dublin est suivie de près, étant donné que le pays accueille sur son sol la plupart des sièges européens des géants américains de la «tech», comme Apple, Google ou Meta grâce à une fiscalité attractive. Autant de services que l’UE se réserve le droit de taxer si les Etats-Unis devaient mettre leurs menaces à exécution.
Aucun commentaire de la part de Bruxelles
La Commission européenne s’est refusée à tout commentaire immédiat, un porte-parole soulignant qu’un échange téléphonique avait été programmé ce vendredi, avant l’annonce surprise du président Trump, entre le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, et le représentant de la Maison Blanche pour le Commerce, Jamieson Greer.
Washington avait initialement prévu de taxer les produits européens à hauteur de 20 %, mais a décidé une pause de quatre-vingt-dix jours sur les droits de douane au-delà de 10 %, le temps de laisser le temps à des négociations. Cette pause devrait s’achever théoriquement début juillet.