Face à la panique mondiale sur les marchés financiers, Donald Trump conserve son style si particulier pour tenter de rassurer. En terrain conquis lors d’un dîner mardi 8 avril au soir avec des caciques du Parti républicain, le milliardaire conservateur qui bouleverse l’ordre économique libéral mondial s’est félicité que des dizaines d’Etats – y compris la Chine d’après lui – «fassent tout» pour trouver un accord avec Washington. «Ces pays nous appellent pour nous lécher le cul», a-t-il ajouté.
Donald Trump a tenu ces propos lors du dîner annuel du National republican congressional Committee (NRCC), le Comité national républicain du Congrès, à Washington. Sa méthode semble fonctionner, puisque cet organe destiné à mener les campagnes pour les élus républicains dit avoir récolté une somme record de 35 millions de dollars lors de sa dernière levée de fonds. «Vous avez battu vos records d’affluence et de recettes, et c’est un bel hommage aux Républicains, au parti et à tout ce qu’il représente», a célébré Trump.
Trump: "These countries are calling us up. Kissing my ass." pic.twitter.com/a52SfBnsf8
— Aaron Rupar (@atrupar) April 9, 2025
Le locataire de la Maison Blanche paraît ainsi rester imperméable à la dégringolade des Bourses, dont celle de Wall Street, et de l’ensemble des valeurs financières. D’autant qu’une nouvelle salve de droits de douane entre en vigueur ce mercredi, dont un taux monumental de plus de 100 % à la Chine, provoquant une forte poussée de fièvre entre les deux premières puissances mondiales. Cette surtaxe supplémentaire - par exemple de 20 % pour l’Union européenne - a fait replonger les Bourses en Asie.
Donald Trump a promis lors du dîner mardi soir «des accords sur mesure, pas du prêt-à-porter, mais de la haute couture», d’abord avec les alliés asiatiques de l’Amérique, Japon et Corée du Sud en tête. «Nous ne sommes pas à plat ventre devant Trump, nous sommes debout», a réagi ce mercredi matin la porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas.
Analyse
«L’objectif est d’arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision»
Pour l’UE, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a exhorté à «éviter l’escalade», tout en plaidant pour «une résolution négociée». L’Europe devrait présenter sa réponse «en début de semaine prochaine», selon un porte-parole. Pour le président français, Emmanuel Macron, «l’objectif est d’arriver à une situation où le président Trump revienne sur sa décision».
Cette guerre commerciale déclenchée par Donald Trump pourrait saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance, avertissent des analystes. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est dit «particulièrement inquiet pour les pays en développement les plus vulnérables sur lesquels les impacts seront plus dévastateurs».