Une volte-face doublée d’une nouvelle menace. Deux semaines après avoir annoncé la suspension de certaines livraisons d’armes à Kyiv, Donald Trump a annoncé dimanche 13 juillet que les Etats-Unis allaient finalement envoyer des systèmes de défense antiaérienne Patriot à l’Ukraine pour l’aider à contrer les frappes russes. «Je suis déçu du président Poutine, car je pensais que nous aurions un accord [de paix] il y a deux mois, mais ça ne semble pas se concrétiser», a regretté le chef d’Etat américain au cours d’une réunion à la Maison Blanche avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte lundi 14 juillet. Faute d’accord dans les cinquante jours, les Etats-Unis imposeront des droits de douane de 100 % à la Russie et ses alliés.
Rupture
Après avoir affiché au début de son mandat son entente avec Vladimir Poutine, Donald Trump a fait part à plusieurs reprises, ces derniers jours, de son exaspération au vu des frappes russes qui continuent de s’abattre sur l’Ukraine, sans cessez-le-feu en vue. L’offensive de Moscou s’est même intensifiée ces dernières semaines, avec des records hebdomadaires en nombre d’engins tirés, permis par une industrie de la défense qui tourne à plein régime, et un nombre record de victimes au mois de juin en Ukraine. «Poutine a vraiment surpris beaucoup de gens. Il parle gentiment et ensuite il bombarde tout le monde le soir», déplorait Donald Trump dimanche.
Les nouvelles menaces du président américain s’appuient sur un projet de loi bipartisan, porté au Sénat par le républicain Lindsey Graham et le démocrate Richard Blumenthal, qui dispose que si la Russie «refuse de s’engager dans des négociations de bonne foi en vue d’une paix durable avec l’Ukraine», elle sera frappée des «sanctions maximales autorisées par la législation américaine». Ce texte permettrait au chef de l’Etat «d’imposer des droits de douane de 500 % sur n’importe quel pays qui aide la Russie et soutient la machine de guerre de Poutine», selon Lindsey Graham. De telles mesures «peuvent nous rapprocher de la paix», avait salué jeudi le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui ne cesse de réclamer un renforcement des sanctions américaines.
«Un grand nombre d’armes»
Dimanche, Donald Trump a donc annoncé un renforcement du soutien militaire américain à Kyiv. «Nous leur enverrons des Patriot, dont ils ont désespérément besoin, a-t-il promis. Je n’ai pas encore décidé du nombre mais ils vont en avoir parce qu’ils ont besoin de protection.» La livraison doit faire partie d’un accord impliquant l’Otan, qui paiera les Etats-Unis pour des armes qu’elle enverra à l’Ukraine, comme l’a confirmé Mark Rutte lors de sa rencontre avec le chef d’Etat américain lundi.
Grâce à l’accord conclu entre l’Otan et Washington, Kyiv va recevoir «un grand nombre d’armes», notamment du matériel de «défense aérienne», des «missiles» ou encore des «munitions», s’est félicité l’ancien Premier ministre néerlandais. A la plus grande satisfaction de Zelensky, qui a rencontré à Kyiv, ce lundi en milieu de journée, l’émissaire spécial des Etats-Unis pour l’Ukraine, Keith Kellogg. Le président ukrainien a jugé la rencontre «productive» et s’est dit «reconnaissant» à l’égard des Etats-Unis pour «les importants signes de soutien et les décisions positives pour nos deux pays».
Mise à jour après l’entrevue Trum-Rutte à Washington.