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Frustration

Guerre en Ukraine : Trump ne veut pas d’une «rencontre pour rien» avec Poutine, six personnes tuées dans les bombardements de la nuit

Le président américain a martelé mardi soir qu’il ne voulait «pas perdre de temps», alors qu’une rencontre avec son homologue russe était censée avoir lieu dans les prochains jours à Budapest. La Russie affirme, elle, que « les préparatifs se poursuivent ».

Donald Trump à la Maison Blanche, mardi 21 octobre 2025. (Manuel Balce Ceneta/AP)
Publié le 22/10/2025 à 8h16, mis à jour le 22/10/2025 à 11h28

Les discussions continuent à tourner en rond, pendant que sur le sol ukrainien, les frappes russes continuent de pleuvoir. Donald Trump semble avoir acté mardi soir le report sine die de sa rencontre avec Vladimir Poutine au sujet de la guerre en Ukraine, en disant qu’il ne voulait pas de discussions «pour rien». «Je ne veux pas de perte de temps», a enchaîné le président américain face à la presse, sans toutefois donner de détails sur la raison du report de la réunion envisagée à Budapest par les deux dirigeants dans les deux prochaines semaines.

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ont également annulé une réunion prévue pour organiser la rencontre en Hongrie, dont ils avaient pourtant parlé la veille au téléphone. Le Kremlin avait déclaré plus tôt mardi qu’il n’y avait pas de date «précise» pour une nouvelle rencontre Trump-Poutine.

Mais quelques heures après cette déclaration du président américain, la Russie a, elle, affirmé que les préparatifs en vue de la rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Donald Trump «se poursuivent». Une déclaration faite par le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui répété mercredi que «les délais n’ont pas été fixés».

Ce nouvel espoir d’un possible accord de cessez-le-feu possiblement tué dans l’œuf intervient alors qu’en Ukraine, plusieurs raids aériens russes menés dans la nuit de mardi à mercredi ont tué six personnes, dont deux enfants. Dix-sept personnes ont aussi été blessées. Selon les services d’urgence ukrainiens, ces frappes ont «principalement» visé les infrastructures énergétiques, mais aussi de nombreux bâtiments résidentiels. Les oblasts de Zaporijia, Kiev, Odessa, Tchernihiv, Dnipropetrovsk ont notamment été touchés.

«Les discours diplomatiques russes n’ont aucun sens tant que les dirigeants russes ne sont pas confrontés à des problèmes sérieux. Et cela ne peut être garanti que par des sanctions, des capacités à longue portée et une diplomatie coordonnée entre tous nos partenaires», a de son côté déploré le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur X.

Des efforts diplomatiques qui «tournent en rond»

Par ailleurs, vendredi, après avoir rencontré Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche - au lendemain d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine -, le président américain semblait être revenu du côté de Moscou. Il a tenté de persuader son homologue ukrainien de céder la province disputée du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, lors des discussions «tendues» de vendredi, a déclaré un haut responsable ukrainien à l’AFP. Cette source a ajouté que les discussions avec Trump n’avaient «pas été faciles» et que les efforts diplomatiques visant à mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine semblaient «tourner en rond».

Zelensky est reparti de Washington les mains vides après que Donald Trump a rejeté sa demande de missiles de longue portée Tomahawk et l’a incité à conclure un accord.

«Je lui ai dit, comme je l’avais également fortement suggéré au président Poutine, qu’il était temps d’arrêter les tueries et de conclure un ACCORD a ensuite lancé le locataire de la Maison Blanche, dans un message sur les réseaux sociaux. Il a aussi estimé qu’il était nécessaire que toute négociation parte de la situation actuelle sur la ligne de front pour arrêter enfin «les massacres» en Ukraine.

Déplacements, sommets et réunions

Plusieurs dirigeants européens, dont ceux de la France, du Royaume-Uni ou de l’Allemagne, ainsi que Volodymyr Zelensky, ont déclaré mardi soutenir «fermement la position du président Trump selon laquelle les combats doivent cesser immédiatement» et considéré que «la ligne de contact actuelle doit servir de base pour les négociations». Mais, ont-ils aussitôt ajouté, «nous restons attachés au principe selon lequel les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force». D’éventuelles concessions territoriales en Ukraine «ne peuvent être négociées» que par son président, a martelé mardi à Ljubljana Emmanuel Macron.

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte est en déplacement mardi et mercredi à Washington, où il doit rencontrer Donald Trump, pour échanger sur «plusieurs questions liées au soutien de l’Otan à l’Ukraine et aux efforts menés par les Etats-Unis en vue d’une paix durable», selon son équipe.

Les Européens, eux, doivent se retrouver jeudi à Bruxelles pour un sommet au cours duquel ils espèrent se mettre d’accord sur un soutien financier pérenne à l’Ukraine. Une réunion de la «coalition des volontaires», qui rassemble les soutiens de Kiev, est prévue vendredi.

Mise à jour à 11 h 28 avec les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov