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Haïti : Guy Philippe, inquiétant retour d’un putschiste dans le chaos

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Censés défendre l’environnement, les gardes forestiers armés se sont mis au service d’un politicien récemment rentré au pays après un long emprisonnement pour trafic de drogue. Et qui ne cache pas son ambition de chasser du pouvoir le Premier ministre, Ariel Henry.
L'ancien putschiste Guy Philippe, vêtu d'un survêtement gris, descend d'un bus au commissariat de la Police nationale d'Haïti après son rapatriement des Etats-Unis, à Port-au-Prince, le 30 novembre. (Odelyn Joseph/AP)
publié le 9 février 2024 à 9h02

Les manifestations demandant le départ du Premier ministre (et président de facto) Ariel Henry se sont soldées mercredi par des violences et des pillages à travers le pays. Et un bilan de cinq morts, tous membres de la Brigade de sécurité des aires protégées (BSAP). Il y a quelques mois, cet organisme armé, créé pour surveiller les zones naturelles et les forêts, est entré en rébellion contre l’Etat et s’est transformé en milice au service d’un homme politique véreux, Guy Philippe.

Les cinq gardes de la BSAP ont été tués lors d’affrontements avec la police près de la capitale Port-au-Prince, après avoir ouvert le feu contre les forces de l’ordre qui ont riposté, selon le récit officiel. Trois autres gardes de la brigade ont été arrêtés, et des rames et un pick-up siglé BSAP ont été saisis. Ce n’est donc pas la violence des gangs, plaie du pays, qui a fait dégénérer les protestations anti-Henry, mais un nouveau venu dans le violent paysage politique haïtien.

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