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Violences

Haïti : le chef de gang «Barbecue» menace le pays d’une «guerre civile»

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Géré sans réelle autorité par un Premier ministre bloqué à Porto Rico, le pays subit encore la violence des groupes armés, tandis qu’un ancien policier ne cache pas son ambition de prendre le pouvoir à n’importe quel prix.
Le chef de gang Jimmy Chérizier, alias «Barbecue», a menacé son pays d’une «guerre civile» et d’un «génocide» mardi 5 mars, si le Premier ministre Ariel Henry ne démissionne pas. (Odelyn Joseph/AP)
publié le 6 mars 2024 à 18h43

Entouré d’hommes armés et cagoulés, lui-même revêtu d’un gilet pare-balles, le chef de gang Jimmy Chérizier, alias «Barbecue», a menacé son pays d’une «guerre civile» et d’un «génocide» mardi, si le Premier ministre, Ariel Henry, ne démissionne pas. Celui qui est devenu l’homme fort de Haïti s’exprimait en créole devant quelques journalistes au nom de «Viv Ansanm» («vivre ensemble»), la coalition de groupes criminels qu’il a fédérée et qui ne cache plus son projet : prendre le pouvoir.

Environ 400 gangs contrôlaient déjà une partie de Haïti, un pays sans président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en juillet 2021 et géré sans réelle autorité par le Premier ministre. Quasiment toute la capitale, Port-au-Prince, et les routes d’accès au reste du pays étaient aux mains des groupes armés. Vendredi, le chef de guerre Barbecue (surnom dû à sa tendance à brûler vifs ses ennemis) et ses troupes sont passés à la vitesse supérieure avec un incroyable coup d’éclat : la libération de près de 4 000 détenus, en majorité membres des groupes criminels, après