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Libération
Reportage

«Ici, ça coûte deux à trois fois moins cher» : touchés par l’inflation, les Argentins choisissent le Chili pour leurs achats

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La brutale dévaluation de la devise argentine depuis l’élection de Javier Milei a entraîné des hausses de prix vertigineuses, poussant certains à franchir régulièrement la cordillère des Andes pour aller faire leurs courses, à moindre prix, chez le voisin chilien.
A Buenos Aires, le 13 juin. (Luis Robayo /AFP)
publié le 23 juin 2024 à 18h25

L’humidité hivernale qui ronge les os et les cimes enneigées de la cordillère des Andes n’y ont rien changé. Depuis un trimestre, des milliers d’Argentins continuent de débouler au Chili pour y faire des emplettes à des prix bien plus avantageux que dans leur pays. En bus, en voiture ou en avion. De grandes virées sont même organisées par des tour-opérateurs à Santiago, Valparaiso ou à Viña del Mar à destination des plus grands centres commerciaux de la zone centrale du pays. «Cet afflux de touristes est le bienvenu pour notre économie mais ce ne sont pas les attraits naturels ou culturels qui les attirent, c’est une opportunité ponctuelle. L’an dernier, c’étaient nos compatriotes qui traversaient les Andes pour faire du shopping», explique Bernadita Silva, responsable des études de la Chambre nationale du commerce et du tourisme chilienne. Avec la dévaluation de la monnaie locale initiée depuis l’élection de Javier Milei en novembre, le prix de nombreux produits et services a presque doublé en Argentine. En 2024, les prix ont encore augmenté de 65 %. «Je suis principalement venue pour acheter un téléphone haut de gamme Sony et une tablette pour ma fille, détaille Rocio, cadre dans une entreprise agro-alimentaire de Mendoza, croisée dans un mall de Quilicura, dans le