Il y a eu la rage. Les cris du cœur au moment des résultats. Quelques minutes de concert de casseroles et de noms d’oiseaux contre Maduro. Puis le silence. Ce lundi matin, Caracas est désert. Ou presque. Etouffé dans un mutisme pesant, écrasé par un ciel gris comme la ville n’en connaît pas si souvent. La victoire de Nicolás Maduro à la présidentielle de dimanche, vivement contestée par l’opposition et mise en doute par une partie de la communauté internationale, plonge le pays dans une nouvelle incertitude. Quelques «Fraude» ont été tagués ici et là, sur des peintures murales à la gloire du président. Mais beaucoup de Vénézuéliens ont préféré rester chez eux plutôt que de sortir, de peur qu’éclatent des heurts. De nombreux rideaux de fer sont restés clos. Laissant le pays dans une atmosphère étrange d’attente et de gueule de bois. «Il n’y a plus rien à faire, soupire Jorge Perez, le regard hagard, à la terrasse d’un des rares cafés ouverts du quartier de Chacao, acquis à l’opposition. Il ne quittera jamais le pouvoir.»
C’est que les mots du président du Conseil national électoral,