Un vaste gymnase délaissé, des matelas par terre, protégés parfois par des moustiquaires bleues, des ventilateurs pour atténuer la chaleur tropicale du Panamá. Du linge étendu sur un fil. Dans un coin, un percolateur à café et de la vaisselle ; et, un peu plus loin, quelques jeux de société amassés sur une table de bois. Là, dans ce centre d’accueil géré par l’association Fe y Alegría au nord de la capitale Ciudad de Panamá, se sont installés le 12 mars plusieurs dizaines d’hommes originaires d’Iran, du Pakistan, d’Erythrée, de Russie ou du Nigeria. Quelques mètres en contrebas, un autre bâtiment accueille un groupe de femmes.
Reportage
Au moment de notre passage, le 26 juillet 2025, 18 exilés se trouvaient encore sur place. Arrivés aux Etats-Unis par la frontière mexicaine au début de l’année 2025, ils avaient été déportés illico par avion vers le Panamá entre le 12 et le 15 février, hors de tout cadre juridique, sur décision de l’administration de Donald Trump, qui a engagé des politiques brutales de répression de l’immigration,