Deux lettres qui chamboulent 200 km². Le I et le A – pour intelligence artificielle – apposent leur sceau aux quatre coins de la Silicon Valley (Etats-Unis) et lui redonnent des couleurs, elle qui manquait de peps depuis la pandémie. Elles s’étalent en grand sur les panneaux de San Francisco. Parsèment les intitulés d’éprouvantes soirées réseautage de Palo Alto. Et marquent les LinkedIn de ses «enthousiastes», ceux qui la considèrent comme LA prochaine révolution. Ces mêmes entrepreneurs, investisseurs ou ingénieurs qui, en 2010, fonçaient sur la blockchain. Ou déclaraient leur flamme en 2020 aux «NFTs». Cette fois-ci, ils le jurent : l’histoire est à un tournant. L’IA va couronner parmi eux un nouveau roi. L’équivalent d’un Mark Zuckerberg, pas démodé. D’un Steve Jobs, sans col roulé. La course est lancée et «Libé» s’est ramené sur place pour la chroniquer en série. Aujourd’hui, plongée sinueuse dans les cerveaux de l’algo de demain, ceux des étudiants en informatique de Stanford.
Le pied de Max (1), enfoncé dans une chaussette, elle-même glissée dans une Birkenstock, trépigne. Devant l’écran d’ordinateur, les yeux bleus cernés de l’étudiant brillent. Voilà des heures que le garçon de 28 ans planche avec nervosité sur un projet à rendre dans dix jours. Et à mesure que