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Libération
Dans la ville en feu

Incendies à Los Angeles : le bilan s’élève désormais à 10 morts, les feux toujours pas maîtrisés

Tandis que les pompiers luttent pour circonscrire les flammes qui dévorent la Cité des Anges, quelque 10 000 bâtiments ont été réduits en cendres, et 180 000 personnes restent sous le coup d’un ordre d’évacuation. Les autorités californiennes ont annoncé le renfort de centaines d’unités militaires.
Une vue aérienne du quartier angelino de Pacific Palisades, le 9 janvier. (Josh Edelson/AFP)
publié le 10 janvier 2025 à 7h43

Cela reste un bilan intermédiaire, tant les secouristes voient leurs recherches compliquées par des flammes toujours hors de contrôle. Mais en l’état, 10 personnes ont trouvé la mort dans les incendies qui continuent de ravager la région de Los Angeles, a annoncé le département de la médecine légale du comté de Los Angeles dans la soirée du jeudi 9 janvier. Autant de personnes dont l’identité est en cours de vérification.

Au nord-ouest de la deuxième ville des Etats-Unis, le foyer qui dévore le quartier huppé de Pacific Palisades, aux villas de multimillionnaires et de célébrités, situé entre Malibu et Santa Monica, n’était toujours pas circonscrit jeudi soir. Et ce, malgré le renfort d’hélicoptères larguant de l’eau, à la faveur d’une accalmie temporaire des vents violents qui attisent les flammes. Pas plus que le feu qui a embrasé Altadena, même si sa propagation a été «considérablement stoppée» au cours de la nuit précédente, selon les pompiers. Tôt dans la journée, vendredi matin, 180 000 personnes restaient sous le coup d’un ordre d’évacuation et le nombre de bâtiments rasés ou endommagés s’élevaient au même moment à 10 000.

Le survol de Malibu et Pacific Palisades a permis de constater les squelettes de ferraille, remplis de cendres qui ont pris à la place des somptueuses villas avec vue imprenable sur l’océan. Plusieurs centaines de renforts militaires doivent arriver sur place, a annoncé jeudi soir le gouverneur de Californie, Gavin Newsom. Le démocrate, critiqué à grands renforts de désinformation par Donald Trump, a ordonné le déploiement de la Garde nationale, avec une double mission : assister les milliers de pompiers luttant contre le feu, et ramener l’ordre, car la région est victime de pillages. Au moins 20 personnes ont été arrêtées pour ce motif ces derniers jours. «Soyons clairs : les pillages ne seront pas tolérés», a-t-il martelé.

Au milieu des ruines d’Altadena, certains s’improvisent en justiciers et patrouillent pour protéger ce qu’il reste de leurs quartiers. Un couvre-feu a été déclaré dans les zones évacuées de la ville côtière de Santa Monica. «Je n’ai pas sauvé cette foutue maison pour qu’un idiot vienne me voler. Il n’y a pas moyen», lâche à l’AFP Nicholas Norman, qui va passer la nuit devant son domicile, après avoir éloigné les flammes à coups de seaux d’eau. «Je ne sais pas si quelqu’un pourra revenir avant un moment», soupire Kalen Astoor, une autre habitante, catastrophée par le panorama de «mort et de destruction» offert par Altadena.

Nouveau foyer

Les rafales qui ont soufflé jusqu’à 160 km/h ces derniers jours, traînant des braises sur des kilomètres, se sont calmées. Mais le vent n’a pas disparu et les collines restent ultra-sèches : les conditions restent «critiques», selon les autorités. «Les vents conservent leur caractère historique. C’est absolument sans précédent», alerte la maire de Los Angeles, Karen Bass. L’alerte météo perdurera jusqu’à vendredi, et un «développement significatif de feux reste probable», selon les services météo.

Jeudi après-midi, en sus du feu de Pacific Palisades, le plus violent à jamais avoir atteint le comté, un autre foyer s’est déclaré près de Calabasas et du richissime quartier de Hidden Hills, où vit notamment la star Kim Kardashian. Le quartier mythique d’Hollywood, menacé un temps par les flammes, peut lui respirer : l’incendie dans ses collines a été maîtrisé par les pompiers, selon les autorités locales, et l’ordre d’évacuation levé jeudi matin. Les Californiens sont invités par les autorités à économiser l’eau, car certains réservoirs alimentant les bouches d’incendie ont été vidés par le combat contre les flammes.

Les vents chauds et secs de Santa Ana qui soufflent actuellement sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité jamais vue depuis 2011, selon les météorologistes. Un cauchemar pour les pompiers : la Californie sort de deux années très pluvieuses qui ont fait naître une végétation luxuriante, désormais asséchée par un criant manque de pluie depuis huit mois. Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.