Depuis la Ruta 68, la quatre voies qui conduit les automobilistes de Santiago à Valparaíso, à 120 kilomètres au nord-ouest de la capitale chilienne, les cieux orangés, gonflés de fumée, de vendredi soir ont cédé la place à des paysages de désolation, en ce dimanche matin. Des collines cramoisies dépourvues de végétation, des maisons réduites en cendres sur les hauteurs de Viña del Mar, la célèbre station balnéaire de la région, des entrepôts éventrés se succèdent sur le bord de la route. A mesure que l’océan Pacifique se rapproche, le vent ravive quelques foyers pas encore maîtrisés par les pompiers. 19, 46, 64, 99, 112, 122… Depuis trois jours, la litanie du nombre de morts dans la zone centre-sud du pays égrène le quotidien des Chiliens, écrasés par la canicule.

Samedi, Gabriel Boric, le président de la République, a comparé ces incendies de forêts au tremblement de terre puis au tsunami