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Libération
Bête noire

Indignation après de nouvelles sanctions américaines contre des magistrats de la Cour pénale internationale

Deux juges dont un Français, ainsi que deux procureurs de la Cour pénale internationale, sont cette fois visés. L’administration Trump considère que la CPI est devenue «un instrument de guerre juridique contre les Etats-Unis et leur proche allié Israël».
La Cour pénale internationale à La Haye, Pays-Bas, en juillet 2025. (Nicolas Economou/NurPhoto. AFP)
publié le 20 août 2025 à 21h01

Une troisième salve. Les Etats-Unis ont annoncé ce mercredi 20 août prendre de nouvelles sanctions visant deux juges français et canadien, ainsi que deux procureurs de la Cour pénale internationale (CPI), devenue la bête noire de l’administration Trump. Cela vient s’ajouter aux sanctions annoncées début juin qui avaient visé quatre autres magistrates de la CPI. Et en février, les Etats-Unis ont sanctionné le procureur de la CPI Karim Khan.

«Aujourd’hui, je désigne Kimberly Prost du Canada, Nicolas Guillou de France, Nazhat Shameem Khan des Fidji et Mame Mandiaye Niang du Sénégal», pour avoir «directement participé aux efforts déployés par la CPI pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants des Etats-Unis ou d’Israël, sans le consentement de l’un ou l’autre de ces pays», a déclaré le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio dans un communiqué. Les Etats-Unis «ont clairement et fermement exprimé leur opposition à la politisation de la CPI», a-t-il ajouté, en soulignant que l’institution basée à La Haye, aux Pays-Bas, représentait «une menace pour la sécurité nationale et a été utilisée comme un instrument de guerre juridique contre les Etats-Unis et leur proche allié Israël».

«Attaque flagrante» et «consternation»

Dans la soirée, la CPI a qualifié ces sanctions d’«attaque flagrante» contre l’indépendance de l’institution. Un peu plus tôt, la France a exprimé sa «consternation». La France «exprime sa solidarité à l’égard des magistrats visés par cette décision» et estime que les sanctions américaines sont «contraires au principe d’indépendance de la justice», a souligné un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Les Etats-Unis s’offusquent en particulier des procédures ayant visé des soldats américains en Afghanistan, suspectés de crimes de guerre présumés ou encore les mandats d’arrêt de la CPI contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la guerre à Gaza. Le Premier ministre israélien a d’ailleurs salué «une action décisive contre la campagne de diffamation et de mensonges visant l’État d’Israël (et son armée) en faveur de la vérité et de la justice».

Les mesures annoncées consistent en une interdiction d’entrée sur le sol américain et le gel des avoirs éventuels détenus aux Etats-Unis et toute transaction financière avec eux.