La fureur des éléments, le deuil, mais aussi, parfois, un infime espoir de survie : le destin de Devyn Smith, 23 ans, cristallise la tragédie qui meurtrit le «Hill Country», ce pays de collines et de canyons au cœur du Texas, depuis la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 juillet. Alors qu’elle campait en famille dans la petite ville d’Ingram, la jeune femme a été emportée par la crue soudaine de la rivière Guadalupe. Charriée sur plus de 25 kilomètres par des flots déchaînés, à bout de forces, elle a miraculeusement réussi à se hisser dans un arbre, d’où ses cris ont alerté un riverain.
Alors que les eaux boueuses de la rivière Guadalupe se sont largement retirées, dévoilant un paysage d’apocalypse de bungalows éventrés, débris épars, carcasses de voitures et de camions suspendues dans les branches, le Texas, Etat américain le plus endeuillé par les inondations depuis des décennies, pleure ses morts et fouille sans relâche pour retrouver d’éventuels survivants – ou au moins des dépouilles. Lundi soir (à Paris), le bilan s’élève désormais à plus de 100 morts, en majorité dans le comté de Kerr (84 dont 28 enfants), auxquels s’ajoute une foule de disparus. Dans cette région constellée de camps de jeunes et de terrains de camping prisés des familles, surtout en ce long week-end de fête nationale, les autorités ignorent encore combien de résidents et visiteurs ont été piégés.
Conjonction fatale
Parmi les disparus figurent des fillettes, adolescentes et encadrants du Camp Mystic, colonie de vacances chrétie