Quand Umberto Maciel s’est retrouvé à héler des secouristes pour qu’ils évacuent en bateau les seules volailles retrouvées vivantes sur sa ferme inondée, il s’est demandé s’il avait trop prié pour que la pluie vienne soulager la sécheresse qui l’inquiète depuis des années. Cet immigrant venu du Mexique en 1996 pour travailler la terre fertile de la vallée de San Joaquin, en Californie, loue depuis huit ans ce terrain en bordure d’Atwater, un lieu qu’il a choisi pour sa proximité avec deux ruisseaux et parce qu’il pensait que le nom, signifiant «au bord de l’eau», lui porterait chance. Aujourd’hui les ruisseaux débordent et leurs berges se sont effondrées sous la pression. Sa maisonnette est tiraillée par de forts courants qui lui font encore perdre l’équilibre trois jours après son évacuation, alors qu’il est venu constater les dégâts et sauver quelques affaires empaquetées dans des sacs poubelle.
Reportage