C’était l’un des nombreux sujets de crispation entre la Chine et les Etats-Unis. En pleines négociations commerciales à Madrid ce lundi 15 septembre, Donald Trump a laissé entendre qu’un accord avait été conclu pour résoudre les problèmes rencontrés par le réseau social TikTok au sujet de la propriété de sa branche américaine.
«Un accord a également été conclu concernant une “certaine” entreprise que les jeunes de notre pays souhaitaient vivement sauver. Ils seront ravis !», s’est exclamé le président américain dans un message posté sur son réseau Truth Social. Donald Trump a également annoncé qu’il allait s’entretenir ce vendredi avec son homologue chinois, Xi Jinping, alors que les discussions commerciales en Europe entre les Etats-Unis et la Chine se sont «TRES BIEN déroulées», rapporte Donald Trump. «Cela va bientôt s’achever.»
Interview
Dans la foulée, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a affirmé qu’un «cadre pour un accord TikTok» a été trouvé. Donald Trump avait fixé à ce mercredi la date butoir pour que la maison mère de Tiktok, ByteDance, trouve un propriétaire non chinois pour sa branche aux Etats-Unis. «Le cadre vise à transférer la propriété sous contrôle des États-Unis. Mais encore une fois, je ne vais pas anticiper l’appel des dirigeants prévu vendredi», a expliqué Scott Bessent.
Le réseau social est au cœur d’un différend entre les deux pays depuis des mois. En vertu d’une loi votée au Congrès en 2024, TikTok est en principe sous le coup d’une interdiction aux Etats-Unis, sauf si sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, en abandonne le contrôle. Ce texte visait à empêcher que les autorités chinoises ne puissent mettre la main sur des données personnelles d’utilisateurs de TikTok aux Etats-Unis ou ne soient en mesure d’influencer l’opinion américaine via le puissant algorithme du réseau social, même si aucun élément n’a jamais été produit pour justifier ces craintes.
De nouvelles négociations en vue
La cession nécessite le feu vert de la société ByteDance mais aussi des autorités chinoises, qui n’ont, ni l’une ni les autres, validé jusqu’à présent l’idée même d’une vente. Entamées dimanche, les négociations entre la Chine et les Etats-Unis se tenaient à Madrid, au siège du ministère espagnol des Affaires étrangères, après un cycle de discussions menées à Genève, Stockholm et Londres.
Les délégations étaient dirigées, d’une part, par Scott Bessent et, d’autre part, par le vice-Premier ministre chinois He Lifeng, qui ne s’est pas exprimé à l’issue des discussions lundi. «Nous avons eu de très bonnes discussions», a estimé Scott Bessent à l’issue de la deuxième journée des pourparlers, précisant que ces échanges s’étaient concentrés sur TikTok. «Nous tiendrons de nouvelles négociations commerciales dans environ un mois à un autre endroit, mais nous avons parlé de nombreuses choses que nous pourrions faire à l’avenir», a ajouté le secrétaire au Trésor américain.
Signe que les tensions ne sont pas apaisées entre les deux géants, Pékin a accusé lundi le géant américain des puces électroniques Nvidia d’avoir violé ses lois antimonopole et annoncé une «enquête approfondie», sans préciser de quelles violations il s’agissait.
Cette annonce survient en outre après le lancement par la Chine au cours du week-end d’enquêtes dans le secteur des semi-conducteurs aux États-Unis. Les tensions commerciales entre Pékin et Washington ont connu des hauts et des bas en 2025, les deux pays se lançant dans l’augmentation répétée de leurs tarifs douaniers respectifs.
Mis à jour à 17h25 avec davantage de contexte.