«Aujourd’hui commence notre seconde chance comme pays, nous l’avons gagnée !» a déclaré Gustavo Petro dimanche soir lors de son discours d’investiture sur les marches du Congrès, place Bolivar à Bogotá en présence d’une dizaine de chefs d’Etats, de milliers d’invités et d’une foule immense et bigarrée venue l’entourer. Le premier président de gauche du pays paraphrasait ainsi l’écrivain colombien et prix Nobel de littérature Gabriel García Márquez qui termine Cent ans de solitude, son célèbre roman, en évoquant «les lignées condamnées à cent ans de solitude» parce qu’elles n’ont pas «de seconde chance sur terre».
Vu de Bogotá
«La Colombie s’est réveillée, la Colombie s’est réveillée, nous avons un Président», lui ont répondu en écho les dizaines de milliers de personnes venues de tout le pays qui avaient investi le centre de Bogotá pour l’occasion. Dès l’aube, dimanche, les tambours, les comparses de carnaval, les orchestres de salsa, de rap, de rock et les groupes de danses avaient envahi les rues de la capitale. Tandis que les membres des Gardes indigènes, paysannes et afro-descendantes, devenues de véritables institutions d’encadrement pacifique des manife