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Libération
Amérique du Sud

Javier Milei élu en Argentine : pour l’économie, un traitement de choc à haut risque

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Pour casser l’inflation et honorer une dette écrasante, le président élu a prévu une réduction massive des dépenses de l’Etat, des privatisations, voire la dollarisation des échanges. Les 40 % d’Argentins vivant dans la pauvreté seraient les premières victimes de ce cocktail ultralibéral.
Une partisane de Javier Milei devant la faculté de droit de l'université de Buenos Aires, le 12 novembre 2023. (Sebastian Hipperdinger/Faro. Sipa)
publié le 20 novembre 2023 à 20h43

Lors de sa campagne menée au bulldozer, Javier Milei a exclu toute coopération économique avec deux pays : son voisin le Brésil et la Chine. «Je ne ferai pas d’affaires avec des communistes. Je suis un défenseur de la liberté, de la paix et de la démocratie», avait-il proféré, citant en exemples d’Etats fréquentables les Etats-Unis et Israël. L’avenir proche (il entrera à la Casa Rosada le 10 décembre) dira pendant combien de temps le nouveau président pourra rester fidèle à cette rodomontade. Brasilia et Pékin sont en effet les deux premiers partenaires commerciaux de l’Argentine, et se passer d’eux est difficilement imaginable.

La réaction des marchés à l’élection du tribun ultralibéral attendra mardi : le 20 novembre, jour de la «souveraineté nationale», est férié. Mais le nouvel élu est attendu, dès ses premières semaines, sur deux fronts : son aptitude à juguler l’inflation, qui a atteint ce mois-ci les 145 % sur douze mois, et sa capacité à rassurer les créanciers et rembourser les dettes colossales de l’Argentine sans tomber dans le défaut de paiement.

Des livres plein de plagiats

Pour faire face aux échéances vis-à-vis du FMI (44 milliards de dollars octroyés en 2018) mais aussi de la Chine, Milei compte trancher massivement dans les dépenses sociales de l’Etat, qu’il a dénoncées comme clientélistes, affirmant qu’elles auraient été utilisées par le pouvoir péroniste pour acheter des voix. Ces aides, que reçoivent à des titres divers la moitié des foyers, sont pourtant indispensables :