«Vive la liberté bordel ! Ils vont voir ce qu’ils vont voir !» scande le camp extasié de Javier Milei. A l’autre bout de Buenos Aires, Sergio Massa, l’actuel ministre de l’Economie, vient de reconnaître sa défaite, avant même les premiers résultats officiels et au milieu d’un océan de militants hébétés, aux visages décomposés. Le choc, l’incompréhension. Jusqu’à sa victoire aux primaires d’août, qui font figure de premier tour de l’élection, les péronistes n’avaient pas pris la mesure du phénomène Milei. Jusqu’à ce dimanche, ils se convainquaient encore de leur victoire prochaine, comme seule issue possible. Las. Le candidat ultralibéral et réactionnaire a été élu à la présidence de l’Argentine avec 55,7 % des suffrages, dimanche 19 novembre.
Devant le bunker de l’autoproclamé «anarcho-capitaliste», en revanche, une foule jaune et noir exulte et rugit contre la «caste politique des corrompus», juchée sur les abribus, agitant des drapeaux à l’effigie du lion, l’animal totem de Javier Milei. Un sympathisant qui hurle comme un forcené porte le masque du tueur en série du film M