Deux catholiques, deux ambiances. Le premier, chef spirituel des plus de 1,4 milliard de catholiques, milite pour une Eglise plus ouverte et l’accueil des migrants. Le deuxième, vice-président très catholique de la première puissance mondiale, veut faire de son pays une forteresse aux valeurs conservatrices.
Le pape François et JD Vance, dont la rencontre n’était pas prévue, se sont finalement vus «quelques minutes» dimanche 20 avril. Un échange qui «a permis (aux deux hommes) d’échanger leurs vœux à l’occasion du jour de Pâques», a annoncé le Vatican. La veille, le nationaliste chrétien s’était entretenu avec le numéro 2 du Vatican samedi 19 avril, le cardinal italien Pietro Parolin, à la veille des célébrations de Pâques, la plus importante fête du calendrier chrétien, et avait été reçu à Rome par la Première ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni L’entretien «cordial» a abordé «la situation internationale, en particulier dans les pays marqués par la guerre, les tensions politiques et des situations humanitaires difficiles, avec une attention particulière portée aux migrants, aux réfugiés, aux prisonniers», a indiqué le Vatican dans un communiqué.
Fractures idéologiques profondes
La rencontre avec le pape François n’avait rien de certain. Une rapide entrevue entre les deux hommes, que des fractures idéologiques profondes séparent, en marge de la messe de Pâques place Saint-Pierre, était envisagée par les observateurs. Affaibli après une grave pneumonie et malgré sa convalescence, le pape avait reçu le roi Charles III début avril et est apparu plusieurs fois en public ces derniers jours.
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En février, François s’était attiré les foudres de la Maison Blanche en condamnant, dans une lettre aux évêques américains, les expulsions massives de migrants voulues par Donald Trump, qualifiées de «crise majeure». «Ce qui est construit sur le fondement de la force, et non sur la vérité de la dignité égale de tout être humain, commence mal et finira mal», avait-il prévenu.
Incursion dans la campagne américaine
En 2024, le souverain pontife avait déjà fait une rare incursion dans la campagne électorale américaine en qualifiant de «folie» les attitudes hostiles aux migrants et en critiquant les personnalités catholiques américaines de droite pour leurs positions trop conservatrices. Et en janvier, quelques jours avant l’investiture du milliardaire en tant que président des Etats-Unis, le pape avait fait un geste symbolique en nommant à la tête de l’archidiocèse de Washington Robert McElroy, un cardinal opposé au programme politique de Trump.
Fervent catholique, converti à 35 ans, J.D. Vance est proche de la frange conservatrice de l’Eglise américaine, très critique envers le pape argentin pour ses positions sur les migrants, les fidèles LGBT + ou certaines questions de justice sociale. Arrivé vendredi à Rome pour le week-end pascal, Vance s’est rendu après avoir rencontré Meloni à la basilique Saint-Pierre, accompagné de son épouse Usha et de leurs trois enfants, pour assister à l’office du vendredi saint.
Mise à jour le 20 avril avec la rencontre entre JD Vance et le pape François