«Je devrais être mort.» C’est par ces mots que Donald Trump a réagi à la tentative d’assassinat dont il a été la cible dans un entretien accordé dimanche au New York Post à bord de son avion en vol vers Milwaukee pour la convention du Parti républicain. C’était une «expérience très surréaliste», a ajouté l’ancien président américain à propos de l’attaque survenue samedi lors de son meeting de campagne en Pennsylvanie. Selon le quotidien, Trump portait un bandage blanc sur son oreille droite. «Ils l’ont abattu [le tireur, ndlr] d’un seul coup, juste entre les deux yeux», a raconté l’ancien président au journal en montrant l’arête de son nez.
A Milwaukee, Trump devrait être confirmé ce lundi 15 juillet comme candidat conservateur à l’élection présidentielle. Des dizaines de milliers de ses partisans sont attendus pour la convention du Parti républicain, grand-messe historique bouleversée par la tentative d’assassinat du milliardaire. Déjà arrivé dans l’ancienne ville industrielle donnant sur le lac Michigan, l’ex-homme d’affaires de 78 ans sera très probablement accueilli avec une ferveur renouvelée par ses partisans, qui ont failli perdre leur champion samedi.
Le lieu choisi pour la convention est un immense complexe sportif très moderne, dont les murs sont tapissés de grandes photographies à la gloire du 45e président des Etats-Unis, qui veut en être aussi le 47e. Mais l’image que tout le monde a en tête, et qui a fait le tour du monde, c’est celle d’un Donald Trump à l’oreille ensanglantée, le poing brandi, évacué de façon précipitée samedi par ses gardes du corps d’un meeting de campagne en Pennsylvanie. Un attentat qui a choqué une société américaine de plus en plus polarisée, voire ulcéré les plus radicaux des militants trumpistes, qui accusent ouvertement les démocrates d’en porter la responsabilité.
Allocution
Avec ses plus de 50 000 participants, la grand-messe du Parti républicain promettait déjà d’être un événement ultra-sécurisé. Des périmètres entiers du centre-ville sont clôturés par de grandes grilles métalliques et quadrillés par des agents du Secret Service. Cette police d’élite chargée de la protection des hautes personnalités a assuré être «totalement prête» à garantir la sécurité de la convention républicaine. Mais elle fait l’objet de vives critiques, accusée de ne pas avoir bien protégé Donald Trump lors de son meeting en plein air samedi.
Le précédent Reagan
Le premier temps fort de la convention républicaine à Milwaukee viendra sûrement dès ce lundi, avec l’annonce de la personne choisie par Donald Trump pour être son futur vice-président, s’il remporte l’élection le 5 novembre. Trois noms reviennent en boucle. Celui de l’auteur à succès devenu élu du Congrès, J.D. Vance ; du gouverneur de Dakota du Nord, Doug Burgum ; et de l’influent sénateur latino de Floride Marco Rubio. A moins que Donald Trump, friand des coups de théâtre en politique, annonce un profil complètement inattendu.
Récit
Le colistier du milliardaire républicain prononcera un discours mercredi soir dans la salle principale de la convention, recouverte pour l’occasion de tapis rouges et de motifs d’éléphants, le symbole du parti. Les thèmes majeurs de ce rendez-vous incontournable seront le pouvoir d’achat, l’immigration, la criminalité et la sécurité garantie par une Amérique forte.
Mais le point culminant de ce grand événement institutionnel et festif interviendra jeudi, quand Donald Trump sera désigné candidat officiel des républicains à la présidentielle. Plusieurs experts en sciences politiques estiment que la tentative d’assassinat contre Donald Trump pourrait lui être bénéfique sur le plan électoral, citant le précédent de Ronald Reagan, grièvement blessé par balle en 1981.