Ils ont le dos courbé sous un soleil de plomb. Portent un pull à capuche pour protéger leur peau, un bandana sur le visage. Parfois un grand chapeau de paille qui les distingue dans les immenses champs de fraises d’Oxnard. Sans ses travailleurs agricoles, cette ville californienne du nord-ouest de Los Angeles, accrochée au Pacifique, ne serait pas grand-chose. Ce sont eux qui cueillent citrons, avocats et autres fruits et légumes qui poussent ici toute l’année. Sans leur pénible labeur, jamais Oxnard ne pourrait se vanter d’être «la capitale mondiale de la fraise».
Mais voici que depuis une dizaine des jours, l’horizon s’obscurcit pour ces forçats du fruit dont une bonne partie est immigrée, souvent sans papiers. Les agents fédéraux de l’ICE, la désormais tristement célèbre police de l’immigration, multiplient les rafles dans les champs et les entrepôts. Au nom de l’ambition de Donald Trump d’opérer