Cible du courroux de Trump, la procureure générale de New York Letitia James n’entend pas courber l’échine. Tout juste inculpée dans une procédure tronquée, la haute magistrate a continué à défier le président républicain lundi 13 octobre au soir, dans sa première déclaration publique depuis sa mise en accusation. «Je sais ce que l’on ressent lorsqu’on est attaqué simplement pour avoir fait son travail», a-t-elle lancé lors d’un rassemblement à Manhattan après avoir salué la foule, le poing levé.
«Je continuerai à lutter contre les politiques agressives» de la Maison Blanche, «je ne m’arrêterai pas, je n’abandonnerai pas et je ne céderai pas», s’est exclamée la magistrate de 66 ans. «Je ne crains aucun homme», a-t-elle martelé.
Vu de New York
Cette élue du parti démocrate est à l’origine de poursuites à New York contre Donald Trump et deux de ses fils, Donald Jr. et Eric. Ils ont tous trois été reconnus coupables d’avoir fait enfler de manière colossale durant les années 2010 la valeur des actifs de la Trump Organization afin de bénéficier de prêts plus favorables de banques et de meilleures conditions d’assurance.
Au terme d’un procès ultramédiatisé qui s’était tenu en 2024, Donald Trump avait été condamné à une amende pharaonique de 464 millions de dollars. En août dernier, une cour d’appel l’avait annulée. La procureure Leticia James avait alors fait appel de cette décision.
«Le moment est venu de nous battre pour vous»
Jeudi dernier, c’était à son tour d’être mise en cause par un grand jury en Virginie sur des soupçons de fausses déclarations à l’occasion de l’obtention d’un prêt bancaire, à la demande de Donald Trump. Son inculpation vient rejoindre la longue liste des combats judiciaires que le milliardaire mène sans relâche avec tous ses opposants, tel que l’ancien directeur du FBI James Comey, le journal du New-York Times ou encore la télévision CBS News.
Lundi soir, Letitia James a par ailleurs annoncé son soutien sans réserve à Zohran Mamdani, démocrate de 33 ans favori pour les municipales à New York. Ce dernier a de son côté déclaré à destination de la magistrate que «le moment est venu de nous battre pour vous». Il a aussi critiqué une «administration autoritaire (qui) mène une campagne de représailles sans merci contre tous ceux qui ont osé s’opposer à elle».
L’élection à laquelle il se présente est surveillée de près par le président Trump, et aura lieu le 4 novembre. Les sondages donnent Zohran Mamdani favori, loin devant son rival le plus proche, l’ancien gouverneur Andrew Cuomo.