C’est déjà ça de pris… à condition qu’il ne rechange pas d’avis. Le président américain a déclaré dans un entretien diffusé ce dimanche 4 mai par la chaîne NBC qu’il écartait l’idée de briguer un troisième mandat en 2028, souhaitant plutôt passer le relais après ses quatre nouvelles années à venir à la Maison Blanche.
«Ce n’est pas ce que je cherche à faire», a-t-il répondu à une question sur l’éventualité d’un troisième mandat. «Je souhaite passer quatre très bonnes années et laisser la place à quelqu’un d’autre, idéalement un grand républicain», a-t-il ajouté, alors qu’il avait multiplié les allusions sur l’hypothèse d’un troisième mandat depuis son retour à la Maison Blanche.
Entretien
«C’est quelque chose qui, à ma connaissance, n’est pas autorisé», a reconnu le chef d’Etat. Le 22e amendement de la Constitution américaine stipule en effet que «personne ne sera élu au poste de président plus de deux fois».
«Je ne sais pas»
Lors de cette même interview, Donald Trump a toutefois dit ne pas savoir s’il était obligé de respecter la Constitution - qu’il a pourtant juré de protéger lorsqu’il a prêté serment, le 20 janvier 2025, lors de son investiture. Interrogé pour savoir si les étrangers présents aux Etats-Unis devaient bénéficier d’une procédure judiciaire régulière, comme le prévoit la Constitution, Donald Trump a tout simplement déclaré : «Je ne suis pas avocat. Je ne sais pas.»
Son secrétaire d’Etat, Macro Rubio, avait affirmé le mois dernier que, «bien sûr», toutes les personnes se trouvant aux États-Unis ont droit à une procédure régulière – laquelle exige généralement que le gouvernement fournisse une notification et une audience avant de prendre certaines mesures juridiques défavorables. Donald Trump, lui, n’a pas vraiment envie de respecter cette exigence, qui signifierait «qu’on devrait avoir un million, ou deux millions, ou trois millions de procès». Il ajoute tout de même : «J’ai de brillants avocats qui travaillent pour moi, et ils vont évidemment suivre ce que la Cour suprême a dit».
Expulsé par erreur
Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière une priorité absolue, parlant d’«invasion» par des «criminels venus de l’étranger» et mettant en scène des opérations de police. Et a même fini par invoquer une loi de 1798 sur «les ennemis étrangers», jusqu’alors utilisée exclusivement en temps de guerre. Mais plusieurs de ses décisions ont été bloquées par des juges. Le 19 avril dernier, ceux de la Cour suprême ont temporairement interdit à son administration d’expulser un groupe de migrants vénézuéliens qu’elle accusait d’appartenir à des gangs.
L’administration Trump a exhorté les juges à lever ou à restreindre cette ordonnance. Le solliciteur général des États-Unis, D. John Sauer, qui représente juridiquement le gouvernement, a justifié dans un document adressé à la Cour suprême que les détenus étaient informés à l’avance de leur renvoi et qu’ils avaient eu «suffisamment de temps» pour déposer des demandes d’examen judiciaire.
Pour aller plus loin
Le 10 avril, les juges ont également ordonné au gouvernement du président de faciliter le retour aux États-Unis d’un Salvadorien dont l’administration a reconnu qu’il avait été expulsé par erreur vers son pays natal.
Le jeune homme de 29 ans, Kilmar Abrego Garcia, se trouve toujours dans un centre de détention au Salvador. Un juge fédéral chargé de l’affaire a ordonné à l’administration Trump de fournir des informations supplémentaires sur les mesures prises pour assurer le retour de Kilmar Abrego Garcia.