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Jeff Bezos, manœuvres de bienfaisance

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Le fondateur du géant américain de la distribution lâche les rênes opérationnelles de l’entreprise ce lundi. Cette prise de distance doit lui permettre de corriger son image de prédateur, en s’investissant dans la philanthropie, et de dégager du temps pour ses passions, comme la conquête spatiale.
Jeff Bezos en 2011. 129884 2011-09-28 NY New York Etats-Unis (Jonathan Alpeyrie/Polaris/Starface)
publié le 4 juillet 2021 à 21h05

Entre une photo avec la chanteuse Lizzo, aux côtés de l’acteur Dwayne «The Rock» Johnson, ou bien riant aux éclats avec son père adoptif, un immigré cubain dont il loue le parcours à chaque fête des pères – ou à chaque polémique sur l’immigration aux Etats-Unis –, le compte Instagram de Jeff Bezos est une fenêtre ouverte sur la planète du fondateur d’Amazon. Celle qu’il a dessinée, dont il chorégraphie la tectonique, à grands coups d’embrassades, de chapeau de cow-boy depuis son ranch au Texas, de rencontres avec les grands de ce monde, d’ambitions interstellaires ou d’annonces de milliards investis dans de nouvelles initiatives philanthropiques. Parions que ce lundi, son compte Instagram se verra augmenté d’un post plein d’émotion, dans lequel il sera question de réussite, d’humilité et de rêves, vers l’infini et l’au-delà. Vingt-sept ans jour pour jour après avoir fondé Amazon, Jeff Bezos quitte la direction opérationnelle de l’entreprise. L’homme le plus riche du monde (environ 200 milliards de dollars, soit 168 milliards d’euros, de fortune selon Bloomberg), 57 ans, quitte son poste de «CEO», chief executive officer, directeur général, pour celui de «chairman» du Godzilla du e-commerce.

Il se contentera donc désormais de présider le conseil de surveillance de l’entreprise, laissant les rênes de la gestion q