Il s’inscrit un peu plus dans l’histoire. L’ancien président des Etats-Unis et prix Nobel de la paix Jimmy Carter a célébré mardi 1er octobre ses 100 ans, une première pour un ancien président américain. Pour souffler ses nombreuses bougies, l’ancien chef d’Etat était entouré de sa famille dans son village natal de Plains, en Géorgie, dans le sud-est des Etats-Unis.

«C’est la Géorgie du Sud, alors vous savez, on a mangé du poulet grillé et des sandwichs au fromage grillés, et ensuite on a eu des discussions de famille animées», a raconté l’un de ses petits-fils, Josh Carter. Mais à Plains, bourgade rurale d’environ 600 habitants, Jimmy Carter est resté un «héros». Une cérémonie de naturalisation de 100 personnes et un défilé aérien militaire ont eu lieu en son honneur mardi, suivis dans la soirée par un concert.

Plusieurs personnalités politiques américaines et étrangères, dont les anciens présidents Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush, lui ont adressé leurs vœux. L’actuel président, Joe Biden, a salué son prédécesseur dans une vidéo : «Joyeux 100 ans ! Vous avez toujours été une force morale pour notre pays», a-t-il souligné. Lui donnant du «cher ami», le démocrate en fin de mandat a salué le parcours de Jimmy Carter marqué par son «engagement en faveur d’un monde meilleur» et une «clarté morale». «Je vous admire tellement», a lâché Joe Biden.

Kamala Harris, vice-présidente et candidate démocrate à l’élection présidentielle du 5 novembre, a assuré que le monde était «tellement meilleur grâce à [son] leadership, [son] travail et [son] engagement en faveur de la paix, de la décence et de la démocratie». Le roi Charles III a lui aussi adressé un message privé à l’ancien président, lui exprimant sa «grande admiration», selon le palais de Buckingham.

Par ailleurs, le gouverneur républicain de Géorgie, Brian Kemp, a proclamé «la journée de Jimmy Carter» à travers l’Etat, actuellement sinistré par l’ouragan Hélène qui a fait au moins 155 morts à travers le pays et provoqué des inondations catastrophiques.

Ancien planteur d’arachide et gouverneur de Géorgie, Jimmy Carter avait été élu président en 1976 dans le sillage de la guerre du Vietnam et du scandale du Watergate, une affaire d’espionnage politique qui avait coûté la présidence au républicain Richard Nixon. Artisan des accords de Camp David qui ont abouti, en 1979, à la signature du traité de paix israélo-égyptien, Jimmy Carter, a occupé une place à part dans le paysage politique américain, ternie toutefois par la crise des otages américains en Iran en 1979-1980. Il fut le président d’un seul mandat, battu par le républicain Ronald Reagan lors du scrutin de 1980.

Après son départ de la présidence, Jimmy Carter avait créé en 1982 sa fondation pour promouvoir le développement, la santé et la résolution des conflits à travers le monde, et a reçu en 2002 le prix Nobel de la paix pour ses «efforts infatigables afin de trouver des solutions pacifiques à des conflits internationaux».

Depuis février 2023 l’ancien président bénéficie de soins à domicile, après une série d’hospitalisations. Il s’est effacé ces dernières années de la vie publique et n’a fait que de rares sorties publiques, notamment fin 2023 à l’occasion de l’hommage national à son épouse et fidèle compagne de route Rosalynn, décédée à l’âge de 96 ans.

Mais même frêle et affaibli, l’ancien dirigeant n’a pas dit son dernier mot et continue de suivre de près la politique, selon ses proches, auxquels il a confié vouloir «tenir pour pouvoir voter pour Kamala Harris» lors du scrutin de novembre.