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Récit

Jimmy Carter, l’homme qui tenta la «salsa diplomatie» avec Cuba

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Désireux de renouer les relations avec La Havane, le président américain mort ce dimanche avait insufflé un rapprochement à travers la musique. Une initiative qui ne survivra pas à l’arrivée de Ronald Reagan en 1981.
Jimmy Carter en mars 1977. (Bettmann/Bettmann Archive. Getty)
publié le 30 décembre 2024 à 19h43

En février 1972, la visite de Richard Nixon en Chine et sa poignée de mains historique avec Mao Zedong avaient été précédées, un an auparavant, par l’envoi d’une équipe de tennis de table américaine à Pékin. Cette politique de détente avec le géant communiste est, depuis, connue sous le nom de «ping-pong diplomatie», terme devenu générique pour désigner les efforts sportifs ou culturels déployés afin de rapprocher deux nations.

Quand Jimmy Carter, mort ce dimanche à l’âge de 100 ans, accède à la Maison Blanche, en janvier 1977, il aspire, sinon à normaliser, du moins à adoucir les relations avec Cuba, empoisonnées par un lourd contentieux sur fond de guerre froide : La Havane est alignée sur Moscou, et Washington a répliqué par un embargo économique imposé en 1962 (et toujours en vigueur). Le sport national des deux pays étant le base-ball, on pouvait s’attendre à un rapprochement sur ce terrain vert. Mais les petits pas diplomatiques se feront finalement sur la piste de danse.

La culture exemptée d’embargo américain

Dès sa première année, l’administration Carter et Fidel Castro frappent un grand coup en ouvrant des «bureaux d’intérêts économiques» dans les deux capitales, à défaut d’ambassades de plein droit, fermées depuis la rupture des relations en 1961. Pour amorcer le dialogue, le terrain cul