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Libération
Revirement

Joe Biden autorise pour la première fois l’Ukraine à frapper la Russie avec des missiles américains longue portée

Selon le «New York Times», le président sortant américain a autorisé l’armée ukrainienne à se servir du système ATACMS pour frapper sur le sol russe, une première depuis le début du conflit qui oppose Moscou et Kyiv.
Photo prise le 6 juin 2022 et diffusée par les chefs d'état-major de la Corée du Sud via l'agence de presse Yonhap à Séoul qui montre le système de missiles tactiques de l'armée (ATACMS) tirant un missile lors d'un exercice de tir réel conjoint entre la Corée du Sud et les Etats-Unis visant à contrer les essais de missiles de la Corée du Nord. ( South Korea's Joint Chiefs of Staff/AFP)
publié le 17 novembre 2024 à 19h29
(mis à jour le 17 novembre 2024 à 20h07)

La décision marque un revirement profond de la politique américaine face à l’invasion russe en Ukraine. A deux mois de la fin de sa présidence, Joe Biden a donné ce dimanche 17 novembre au soir son autorisation à Volodymyr Zelensky d’utiliser des missiles américains longue portée ATACMS (Army Tactical Missile Systems) pour frapper la Russie, révèle le New York Times.

Et ce notamment dans la région de Koursk – les soldats ukrainiens y ont fait une percée en août –, où 8 000 soldats nord-coréens ont été déployés fin octobre en renfort de l’armée russe, selon la Maison Blanche. Selon le quotidien américain, c’est cette décision russe d’impliquer des troupes nord-coréennes dans le conflit qui l’oppose à l’Ukraine qui a fini par convaincre le président démocrate sortant.

Autorisation de frapper le sol russe

En avril, les Etats-Unis annonçaient avoir envoyé ces missiles longue portée à Kyiv, en toute discrétion. Ces armes auraient été utilisées pour la première fois le 17 avril, contre un aérodrome russe situé en Crimée, ce territoire ukrainien annexé par la Russie. Puis, Joe Biden a commencé à assouplir les restrictions concernant l’utilisation des armes fournies par les Etats-Unis sur le sol russe, après l’assaut de Moscou en mai contre Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine.

Pour aider les Ukrainiens à défendre la ville, le président américain sortant les avait ainsi autorisés à utiliser le système de roquettes d’artillerie à haute mobilité (HIMARS), dont la portée est d’environ 80 km, contre les forces russes de l’autre côté de la frontière. En revanche, il n’avait pas autorisé les Ukrainiens à utiliser des ATACMS, dont la portée est d’environ 305 km. C’est cette restriction que Joe Biden vient de lever.

Certains responsables américains affirment craindre que l’utilisation de ces missiles à travers la frontière puisse inciter Vladimir Poutine à riposter par la force directement contre les Etats-Unis et leurs partenaires. Des craintes balayées par d’autres hauts responsables, relève le New York Times. Réclamée de longue date par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, l’autorisation d’utiliser ces missiles à longue portée pour frapper le sol russe ne devrait pas «changer» le cours de la guerre, éludent les responsables américains.

Si le président élu Donald Trump n’a pas beaucoup parlé de la manière dont il entendait régler le conflit, son futur vice-président, JD Vance, a, lui, présenté un plan qui permettrait aux Russes de conserver le territoire ukrainien qu’ils ont conquis.

Les armées britannique et française, de leur côté, ont fourni aux Ukrainiens un nombre limité de missiles Storm Shadow et SCALP, qui ont une portée d’environ 250 km, soit une distance inférieure à celle du système de missiles américain.

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