«Un point de bascule dans l’histoire.» Cette image marque tous les discours les plus passionnés de la présidence de Joe Biden, et il y a souvent recouru pour décrire le défi intérieur d’une Amérique, celle dont il a la garde, face au risque concret d’un effondrement démocratique. Dans son adresse à la nation du jeudi 19 octobre, depuis le Bureau ovale, le président a à nouveau invoqué la solennité de «ce moment de ceux où les décisions prises détermineront les décennies futures». Mais il parlait cette fois d’un équilibre à préserver autrement plus vaste, à l’échelle d’un monde qui s’embrase et tandis que les fronts ouverts en l’espace d’un an et demi en Ukraine et en Israël menacent de propager leurs feux à d’autres foyers.
Revenu le matin même de sa visite à Tel-Aviv, huit mois après celle sous les sirènes d’alarme de Kyiv, Biden a insisté sur l’écho qu’il discerne entre les tragédies charriées par ces deux conflits distants,