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Libération
C'en est acier

Joe Biden annonce bloquer le rachat d’U.S. Steel par le japonais Nippon Steel, une transaction à 15 milliards de dollars

A quelques jours de l’accession au pouvoir de Trump, le démocrate a décidé de bloquer le projet de rachat de l’entreprise U.S. Steel par Nippon Steel, estimant que l’industrie sidérurgique revêt un caractère stratégique pour les Etats-Unis. Le japonais a réagi en annonçant qu’il allait poursuivre l’Etat américain.
Près d'une usine U.S. Steel à River Rouge, dans le Michigan, en septembre 2024. (Rebecca Cook/Reuters)
publié le 3 janvier 2025 à 10h40
(mis à jour le 4 janvier 2025 à 8h01)

Une décision protectionniste à 15 milliards. Le président américain, Joe Biden, a décidé de bloquer le projet de rachat de l’entreprise américaine U.S. Steel par le japonais Nippon Steel, a rapporté le Washington Post jeudi soir, s’appuyant sur deux sources gouvernementales anonymes. La Maison Blanche a annoncé le choix de Biden ce vendredi 3 janvier. En réaction, le japonais a décidé d’intenter une action en justice contre le gouvernement américain pour contester les procédures par lesquelles le président Joe Biden a réussi à bloquer son acquisition de U.S. Steel, a rapporté le quotidien économique Nikkei.

Le président démocrate a bloqué l’accord malgré les efforts déployés ces derniers jours par certains de ses principaux conseillers, qui l’ont averti que le rejet d’un investissement important de la part d’une entreprise japonaise majeure pourrait nuire aux relations entre Washington et Tokyo, écrit le Washington Post jeudi. La Maison Blanche n’a pas commenté ces informations dans l’immédiat et Nippon Steel n’a pas souhaité faire de commentaires à l’AFP. Prenant la parole samedi 4 janvier, le ministre de l’Economie du Japon a jugé «incompréhensible et regrettable que le gouvernement Biden ait pris une décision de ce type en invoquant des préoccupations pour la sécurité nationale».

Un panel fédéral chargé d’évaluer les conséquences de l’éventuel rachat sur la sécurité nationale des Etats-Unis avait refusé de se prononcer fin décembre, renvoyant la question au président américain sortant, qui disposait de quinze jours pour se prononcer. Joe Biden, tout comme le président-élu républicain, Donald Trump, ont déjà fait part à maintes reprises de leur opposition à ce mariage annoncé en décembre 2023. Le président sortant estime que l’industrie sidérurgique revêt un caractère stratégique pour les Etats-Unis, qui sont le premier importateur mondial d’acier.

L’opération s’est retrouvée au cœur de la campagne présidentielle américaine de 2024, lorsque la Pennsylvanie, est apparue comme un Etat-clé dans la course à la Maison Blanche et que le syndicat des métallurgistes United Steelworkers (USS) s’est vigoureusement opposé à la fusion. De son côté, Nippon Steel a décrit la transaction comme une bouée de sauvetage pour l’industrie sidérurgique très affaiblie de cet Etat.

Avant même que la décision soit prise, le géant japonais de la sidérurgie et U.S. Steel avaient promis de contester un éventuel blocage de leur fusion en justice.

Mis à jour à 14 h 11 avec l’annonce du blocage ; à 17h10 avec la volonté du japonais Nippon Steel de poursuivre les Etats-Unis. ; le 4 janvier à 8 heures avec la réaction du ministère de l’Economie du Japon.