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Interview

«Kamala Harris part comme outsider face à Trump, mais la course n’est pas figée»

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L’expert électoral Lakshya Jain rappelle que la vice-présidente «arrive à peine au centre de l’attention» et que la campagne concrète sera déterminante.
Un militant démocrate lors d'un rassemblement devant l’hôtel de ville de San Francisco, le 22 juillet. (Loren Elliott/Getty Images. AFP)
par Julien Gester, correspondant à New York
publié le 22 juillet 2024 à 20h47

Brillant analyste électoral, Lakshya Jain fait partie d’une bande de vingtenaires ayant fondé en 2021 Split-Ticket, «organe non partisan spécialisé dans la modélisation et les sondages électoraux» qui se fit remarquer dès l’année suivante par la justesse de ses prévisions pour les élections de mi-mandat, quand la plupart des grands instituts avaient échoué à anticiper les bonnes performances des démocrates. Il déchiffre ce que les études de l’électorat peuvent et ne peuvent pas nous apprendre de l’après-Joe Biden.

On sait que la décision du retrait de Joe Biden a été largement infléchie par des sondages calamiteux. Quelle est votre lecture de ce que les sondages nous ont révélé du paysage électoral post-débat ?

Je pense que c’était la seule décision que les démocrates pouvaient prendre de façon réaliste. Biden devait se retirer si les démocrates voulaient maintenir une vraie chance de garder la présidence ou même de gagner dans les chambres du Congrès. Il était en grande difficulté dans les Etats pivots (Pennsylvanie, Arizona, Caroline du Nord, ­Géorgie et Nevada). Sa position se dégradait au fil du temps,