Dans un entretien au Time Magazine, l’un des principaux hebdomadaires américains, le président américain Donald Trump a fait part de sa vision sur de nombreux dossiers brûlants ce vendredi 25 avril : conflit en Ukraine, guerre commerciale avec la Chine, liens avec l’Arabie saoudite et crise avec l’Iran… Libé fait le point sur ses principales déclarations.
- Guerre en Ukraine : «La Russie gardera la Crimée. Et Zelensky comprend ça»
Dans cette interview accordée au Time Magazine, le président américain a répété que l’Ukraine est, selon lui, responsable du conflit déclenché par l’invasion russe en février 2022 : «ce qui a fait commencer la guerre, c’est quand [les Ukrainiens] ont commencé à parler de rejoindre l’Otan», a-t-il soutenu.
Le locataire de la Maison Blanche a également déclaré que «la Russie gardera la Crimée. Et Zelensky comprend ça», arguant que l’Ukraine devait céder des territoires à son ennemi pour obtenir la paix. Alors que la question des concessions territoriales devient de plus en plus présente, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a martelé jeudi que Kyiv ne céderait pas sur la reconnaissance de l’annexion de la Crimée par la Russie.
- Sur le président chinois Xi Jinping : «Il a appelé. Et je ne pense pas que ce soit un signe de faiblesse de sa part»
Par ailleurs, Donald Trump a affirmé qu’il s’était entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping au téléphone au sujet des droits de douane. Toutefois, il n’en a pas dit beaucoup plus, refusant de préciser les détails de cet appel, sa date, ou son contenu.
A la question : Xi Jinping «vous a-t-il déjà appelé ?» Donald Trump a simplement répondu «oui», avant d’ajouter : «Il a appelé. Et je ne pense pas que ce soit un signe de faiblesse de sa part.»
Selon le Républicain, des discussions sont en cours entre les deux pays pour tenter de parvenir à un accord dans le cadre de la guerre commerciale qu’il a lui-même lancée à son retour au pouvoir à la Maison Blanche. Confiant, Donald Trump a dit s’attendre à ce qu’une série d’accords avec la Chine soit annoncée dans les trois à quatre prochaines semaines. Toutefois, Pékin réfute mener toute négociation avec Washington.
- Arabie saoudite : Riyad «rejoindra les accords d’Abraham»
Toujours dans cet entretien au Time Magazine, le président américain s’est dit persuadé que l’Arabie saoudite normaliserait ses relations avec Israël. Riyad «rejoindra les accords d’Abraham», a assuré le dirigeant américain qui doit se rendre en visite dans le royaume wahhabite le mois prochain, ainsi qu’au Qatar et aux Emirats Arabes Unis. «Cela arrivera», a-t-il insisté, sans plus de détails.
Ainsi, le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d’Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, bien que le conflit à Gaza complique ce projet. Malgré les efforts de Washington pour rapprocher ses deux partenaires les plus importants dans la région, Riyad a écarté toute normalisation avec Israël sans la création d’un Etat palestinien, à laquelle s’oppose le gouvernement du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
En 2020, les accords d’Abraham avaient mené à la reconnaissance d’Israël par les Emirats, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.
- Iran : «Il est possible que nous devions attaquer»
Interrogé sur l’Iran par le Time Magazine, Donald Trump a démenti les informations selon lesquelles il aurait dissuadé Israël d’attaquer des sites nucléaires iraniens, afin de privilégier la diplomatie et des pourparlers, comme l’a rapporté le New York Times. «Je ne les ai pas arrêtés. Mais je ne leur ai pas facilité la tâche, parce que je pense que nous pouvons parvenir à un accord sans attaquer. J’espère que nous le pourrons», a-t-il dit, précisant qu’il préférait «largement un accord à des bombes.»
«Je pense que nous allons conclure un accord avec l’Iran. Personne d’autre ne pourrait le faire», a-t-il également déclaré à la veille d’une nouvelle session de pourparlers entre les Etats-Unis et la République islamique. Donald Trump a toutefois ajouté qu’il est «possible que nous devions attaquer, parce qu’il n’est pas possible que l’Iran accède à l’arme nucléaire».
Négociations
Tout en assurant qu’il ne voulait pas être «entraîné» dans une éventuelle guerre lancée par Israël contre l’Iran, Donald Trump a répété qu’il pourrait recourir à la force «très volontiers, si nous ne pouvons pas parvenir à un accord. S’il n’y a pas d’accord, je serai le premier à y aller».
Quant à sa volonté de rencontrer le président iranien, Massoud Pezeshkian, ou le Guide suprême Ali Khamenei, Donald Trump a répondu : «certainement».