Huit mois après le retour du milliardaire à la Maison Blanche et à quelques jours de son discours devant l’assemblée générale des Nations unies à New York, Libération revisite la diplomatie américaine à l’ère de Donald Trump. Guerres à Gaza et en Ukraine, tarifs douaniers, pression sur les partenaires européens, autoritarisme et isolationnisme… Une série en quatre volets raconte et analyse comment le style, les actions, les déclarations et les «deals» d’un président imprévisible ont révolutionné la politique étrangère américaine, bouleversé les équilibres planétaires et redéfini les alliances et les engagements de la première puissance mondiale.
Peu enclin aux grandes envolées théoriques, Donald Trump a pourtant livré, le 13 mai à Riyad, une profession de foi d’ampleur. Invité d’honneur d’un grandiose forum économique, le président américain esquissa alors ce qui s’apparente le plus à une «doctrine» en politique étrangère : moins de leçons, davantage d’affaires, une recette qu’il juge garante de paix et de prospérité. Ce jour-là, saluant les «merveilles étincelantes» érigées par «une nouvelle génération de leaders» du Golfe qui forgent «un avenir où le Moyen-Orient sera défini par le commerce et non par le chaos, où il exportera la technologie et non le terrorisme», Donald Trump rejeta en bloc «les interventionnistes occidentaux», qui «vous donnent des leçons sur la manière de vivre ou de gouverner vos propres affaire