La banque centrale américaine (Fed) a abaissé ce mercredi 18 septembre ses taux pour la première fois depuis 2020, optant directement pour une forte baisse d’un demi-point de pourcentage, les plaçant dans une fourchette de 4,75 à 5 %, et envisage un demi-point de coupe supplémentaire d’ici la fin de l’année. De l’autre côté de l’Atlantique, la Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux pour la deuxième fois en trois mois jeudi.
La Fed a précisé dans un communiqué avoir désormais une «plus grande confiance» dans la baisse de l’inflation. Lors de cette dernière réunion avant l’élection américaine du 5 novembre, la décision n’a pas été prise à l’unanimité. Une gouverneure, Michelle Bowman a voté pour une baisse d’un quart de point seulement.
«Le Comité a acquis une plus grande confiance dans la baisse durable de l’inflation vers 2 %», niveau cible considéré comme sain pour l’économie, a précisé le FOMC dans son communiqué. Et de nouvelles coupes sont à prévoir, puisque les responsables de la Fed ont signalé qu’ils envisagent d’abaisser encore leurs taux d’ici fin 2024, d’un demi-point supplémentaire au total.
Redonner du pouvoir d’achat...
En juin, la Fed pensait abaisser les taux une fois seulement en 2024, d’un quart de point. Mais depuis, le marché de l’emploi notamment a ralenti plus qu’attendu, et la crainte de la récession a ressurgi. Cette baisse des taux doit redonner du pouvoir d’achat aux ménages américains, coincés depuis plusieurs années entre forte inflation et coût élevé du crédit.
La Réserve fédérale est indépendante du pouvoir politique mais sa décision pourrait donner un coup de pouce à Kamala Harris. Le candidat républicain Donald Trump avait de son côté jugé mardi lors d’un meeting à Flint (Michigan) que la Fed pouvait assouplir sa politique monétaire uniquement car «l’économie n’est pas bonne, sinon ils ne seraient pas en mesure de le faire». L’ancien président avait promis d’encore «faire baisser les taux» s’il était élu.
...et favoriser l’emploi
La Fed a par ailleurs révisé à la baisse sa prévision d’inflation, à 2,1 % en 2025, contre 2,3 % attendu lors des précédentes prévisions, en juin. Le chômage a lui été révisé à la hausse, à 4,4 % cette année et la suivante, contre 4,0 et 4,2 % auparavant. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) pour 2024 est attendue à 2 % contre 2,1 % auparavant.
Maintenant que l’inflation rentre progressivement dans le rang, la Fed veut, en abaissant les taux, empêcher le chômage de grimper à son tour. La mission de la puissante Réserve fédérale américaine est double : assurer stabilité des prix et plein emploi. «Les risques» liés à ces deux missions, désormais, «sont à peu près équilibrés», a souligné le FOMC.