Semaine hyperactive pour le leader républicain de l’Etat de Floride : après avoir fait retoquer 41 % des manuels scolaires de maths, jugés pas assez conservateurs, puis redessiné et fait voter un nouveau découpage électoral archi-favorable à son parti, Ron DeSantis a bel et bien mis à exécution sa menace de représailles contre l’empire Disney.
Peu d’observateurs prenaient cette issue au sérieux, mais fidèle à la stature d’intraitable puncheur qu’il entend s’édifier, le très ambitieux gouverneur du Sunshine State a obtenu, en un temps éclair, le vote par la législature locale de la révocation du statut d’exception dont l’entreprise bénéficiait depuis 1967. Le Reedy Creek Improvement Act autorisait Disney à administrer le territoire de son parc Disney World et ses alentours avec les prérogatives et l’autonomie d’une sorte de mini-gouvernement – un véritable Etat dans l’Etat, habilité à valider lui-même ses projets de développement, collecter ses propres taxes et prodiguer les services publics sur plus de 100 kilomètres carrés.
La mesure n’a pas même fait l’objet d’un débat au sein de la Chambre des représentants de Floride : l’opposition démocrate était occupée à protester, en vain, contre le projet de redécoupage de la carte électorale par le gouverneur lui-même – qui réduira à peau de chagrin leurs chances lors des prochains scrutins et annihilera la possibilité, pour les minorités, d’accéder à une juste représentation –, si bien que la majorité républicaine ne s’est pa