Menu
Libération
Etats-Unis

La justice interdit à Trump de supprimer des fonds aux villes «sanctuaires» pour les migrants

Plusieurs villes, à l’instar de San Francisco, Portland, ou Seattle, avaient saisi la justice après la signature, par Trump, de décrets ordonnant la suppression de fonds alloués aux collectivités revendiquant le statut de «sanctuaires» pour les migrants.
Le président américain Donald Trump assiste à une réunion bilatérale avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Store dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 avril 2025. (Saul Loeb /AFP)
publié le 24 avril 2025 à 21h54

Un juge américain a interdit jeudi 24 avril à l’administration Trump de supprimer, ou de conditionner, des fonds fédéraux aux villes ou collectivités dites «sanctuaires» qui prennent des mesures de protection pour les migrants. Cette politique est, selon la justice, contraire à la Constitution américaine.

Il s’agit d’un nouveau revers devant les tribunaux pour le président des Etats-Unis, qui avait promis durant sa campagne d’expulser des millions d’immigrés en situation irrégulière. Pour mettre la pression, Donald Trump avait notamment signé des décrets ordonnant aux ministères de la Justice et de la Sécurité intérieure, ainsi qu’à d’autres agences fédérales, de supprimer les fonds alloués aux villes ou aux collectivités qui revendiquent le statut de «sanctuaires».

Injonction préliminaire

Ce statut, non officiel, correspond à des politiques mises en place par certaines autorités locales et qui dans les faits vise à limiter les informations sur les immigrants qu’elles partagent avec les autorités fédérales. Dans certains cas, les polices locales ont l’interdiction, avec ces directives locales, d’interpeller un migrant en situation irrégulière sur la seule base de son statut migratoire.

Plusieurs villes, dont des bastions progressistes de la côte ouest comme San Francisco, Portland, Oakland, San Diego, ou encore Seattle, ont porté l’affaire devant un tribunal fédéral. Un juge fédéral californien leur a ainsi donné gain de cause jeudi en interdisant, dans une ordonnance, de «prendre directement ou indirectement des mesures pour retenir, geler ou conditionner les fonds fédéraux des villes et des comtés» concernés. Cette décision est une injonction préliminaire, le temps que le dossier soit examiné sur le fond.

Stephen Miller, l’un de plus proches conseillers du président, a déploré sur X que «le coup d’Etat judiciaire continue», reprenant là une ligne d’attaque régulière du camp de Donald Trump contre les juges qui se mettent en travers de sa politique.