On entend des sirènes, quelques cris et quelques râles. Agenouillé à même l’asphalte, un homme pratique un massage cardiaque sur un corps inerte. Un autre, debout, visiblement en état de choc, porte les mains à son visage, près du corps ensanglanté de ce qu’on suppose être un proche. A quelques mètres, une femme presque nue, en chaussettes, peine à se relever. Quatre policiers armés traversent la rue en courant. Et un peu partout, au sol, des gobelets éparpillés rappellent que quelques minutes plus tôt, le réveillon du nouvel an battait encore son plein. Il est environ 3 h 20, dans la nuit de mardi à mercredi, et depuis l’un des balcons emblématiques du centre de La Nouvelle-Orléans, un témoin filme les stigmates immédiats du massacre qui vient d’être perpétré sur Bourbon Street, l’une des rues du célèbre et très touristique «French Quarter».
Au volant d’un pick-up Ford F-150, modèle le plus vendu aux Etats-Unis depuis près d’un demi-siècle, un homme a percuté à grande vitesse la foule rassemblée pour les célébrations de la nouvelle année, réputées vibrantes et exubérantes dans la plus grande ville de Louisiane. Arrivé par Canal Street, large avenue séparée par un terre-plein central, il a forcé des barrières de sécurité pour lancer son puissant véhicule à grande vitesse dans Bourbon Street, rue étroite et à sens unique parsemée de cafés, hôtels et restaurants. Il est passé devant le Hard Rock Cafe, le célèbre restaurant français Galatoire’s avant de finir son périple meurtri