Son discours s’est étalé pendant plus d’une heure, naviguant de l’énergie aux droits de douane, en passant par l’immigration et le conflit en cours à Gaza. Un discours décousu, qui a largement dépassé le temps imparti. Ce mardi, Donald Trump s’est exprimé lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies au siège de l’ONU, à New York. L’occasion pour le chef d’Etat de défendre son bilan, de multiplier les attaques à l’égard de la Chine, de l’Inde ou encore des pays européens, mais aussi de multiplier les formules chocs.
Libération vous propose un résumé de cette prise de parole ponctuée de fake news.
L’ONU «n’est pas à la hauteur des attentes»
En préambule de son discours émaillé de moqueries, Donald Trump a reproché à l’ONU de ne pas l’avoir aidé dans ses diverses entreprises de paix. Lui assure – de façon erronée – avoir «mis fin à sept guerres» depuis son retour au pouvoir, tandis que l’organisation «n’a même pas essayé d’apporter des solutions dans ces conflits». Le président américain accuse les Nations Unies, dont le potentiel est pourtant «énorme», de seulement lancer des «paroles en l’air qui ne résolvent pas les guerres». Mais le locataire de la Maison blanche l’assène : «La seule chose qui puisse résoudre les guerres, c’est l’action.» Tout ce qu’il a obtenu des Nations unies, «c’est un téléprompteur en panne et un escalier mécanique défaillant», en référence à des problèmes techniques autour de son intervention au siège de l’ONU.
La reconnaissance de la Palestine, une «récompense» pour les «terroristes du Hamas»
Alors que la France et plusieurs autres pays ont reconnu lundi officiellement l’Etat de Palestine, le président américain, qui a assuré vouloir «mettre fin immédiatement à la guerre à Gaza», a rétorqué qu’une telle décision constituerait une «récompense» pour les «atrocités horribles» commises par les «terroristes du Hamas», «y compris celles du 7 Octobre, alors même qu’ils refusent de libérer les otages ou d’accepter un cessez-le-feu».
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«N’oublions pas le 7 Octobre», a-t-il ajouté, avant d’appeler à nouveau à «relâcher les otages». «Nous aurions pu résoudre ce conflit il y a bien longtemps, a-t-il assuré. Il ne faut pas céder aux exigences du Hamas.»
L’ONU accusée d’encourager l’«invasion» de certains pays
Après avoir assuré que les pays européens iraient «en enfer» à cause de leur politique migratoire, le président américain a accusé mardi les Nations unies d’encourager l’«invasion» de certains pays, notamment en Occident, par l’immigration illégale. «Les Nations unies financent une attaque contre les pays occidentaux et leurs frontières», a-t-il fustigé à la tribune, en faisant référence à l’aide financière que l’organisation a fournie aux migrants dans le besoin. Selon lui, «l’ONU soutient les personnes qui entrent illégalement aux Etats-Unis».
Mélangeant allégrement la délinquance et l’immigration, Donald Trump s’en est également pris à l’un de ses adversaires préférés, le maire de Londres, Sadiq Khan, multipliant là aussi les fake news. «Je dois dire que je suis allé à Londres, où le maire est vraiment horrible – horrible, horrible – et la ville a tellement changé. Maintenant ils veulent mettre en place la charia. Leurs idées suicidaires sur l’immigration et l’énergie vont mener l’Europe occidentale à sa perte.»
Trump appelle les Européens à «arrêter immédiatement» d’acheter du pétrole russe
Autre objet de la colère de Trump : le fait que les pays européens continuent d’acheter une partie de leur pétrole à la Russie, et financent donc la guerre en Ukraine. «Vous êtes beaucoup plus proche de la guerre. Nous, nous avons un océan. Vous êtes juste là, l’Europe doit appuyer les Etats-Unis. Vous ne pouvez pas faire ce que vous être en train de faire. Ils achètent du pétrole et du gaz en Russie.» L’Inde et la Chine ont également été dans le viseur de Donald Trump, «parce qu’ils continuent à acheter du pétrole russe». Et d’ajouter : «Mais de façon inexcusable, même les pays de l’Otan n’ont pas suffisamment réduit l’énergie russe.»
Le changement climatique, «la plus grande arnaque jamais menée contre le monde»
Après l’immigration et le pétrole russe, des sujets enchaînés sans aucune logique, Donald Trump s’est, en dernière partie de son discours, attaqué à la lutte contre le réchauffement climatique, cette «plus grande arnaque menée contre le monde». Et le concept d’empreinte carbone ? «Une supercherie inventée par des gens aux intentions malveillantes», selon lui. Ressortant sa célèbre phrase «Fore, bébé, fore» («drill, baby, drill»), le président américain a repris sa promesse d’un «charbon propre», en opposition aux actions climatiques menées dans d’autres pays du monde qu’il prévient : «Si vous n’arrêtez pas avec votre arnaque de l’énergie verte, votre pays échouera.»
«Toutes les prédictions faites par les Nations unies étaient fausses», a-t-il ensuite assuré dans une nouvelle critique lancée à destination de l’ONU, alors que les preuves concrètes du réchauffement climatique se multiplient ces dernières années (incendies en cascade, canicules plus intenses, multiples catastrophes climatiques…). Et le président climatosceptique d’ajouter avant de conclure son discours : «Ils disaient que le réchauffement climatique allait tuer le monde… Mais ensuite il a commencé à faire plus froid.»